Des journalistes togolais ont été entretenus sur le Pacte pour l’Avenir, jeudi 17 octobre à Lomé, par le Centre d’information des Nations Unies (CINU). Adopté à New York le 22 septembre 2024 durant l’Assemblée générale de l’ONU, ce pacte a vocation à prendre le relai des actions dans le but du développement humain durable.
Le bureau togolais du Centre d’information des Nations Unies a présenté aux médias les grandes lignes du Pacte pour l’Avenir, jeudi 17 octobre. Composé de 56 grandes mesures, le Pacte pour l’Avenir, adopté par les Chefs d’Etat et de Gouvernement, comporte 12 mesures pour promouvoir le développement durable et le financement du développement ; 15 mesures pour le renforcement de la paix et de la sécurité internationale ; 6 mesures pour les sciences, les technologies, les innovations, la coopération numérique ; 4 mesures pour la jeunesse et les générations futures ; 19 mesures pour transformer la gouvernance mondiale. A ce pacte, sont ajoutés deux annexes : un Pacte numérique mondial et une Déclaration sur les générations futures.
Ce nouveau contrat social veut atteindre cinq objectifs clés. Il vise la réduction des fractures numériques et l’avancement rapide dans la mise en œuvre des ODD. Le nouveau pacte promeut une économie numérique plus inclusive. Il appelle à favoriser un espace numérique inclusif, ouvert, sûr et sécurisé ; tout en protégeant les droits humains. Promouvoir des modèles de gouvernance des données responsables, équitables et interopérables. Voilà qui figure au rang du quatrième grand point du pacte. Et cinquièmement, le pacte pour l’avenir veut renforcer la gouvernance internationale de l’intelligence artificielle pour le bien être de l’humanité.
Le Pacte pour l’Avenir a été adopté au Sommet de l’Avenir tenu les 21 et 22 septembre 2024. La rencontre avec la presse à Lomé a permis aux médias de prendre connaissance de ce Pacte et de réfléchir à leur positionnement vis-à-vis de ses engagements.
Vives préoccupations à Lomé
Le débat entre le CINU-Lomé et les médias a permis à ces derniers de s’exprimer sur le Pacte pour l’Avenir. Les journalistes togolais à ce rendez-vous ont exprimé leurs préoccupations sur plusieurs points. « Comment peut-on prétendre initier un pacte sur l’avenir et n’avoir que quatre mesures qui concernent la jeunesse ? » s’est demandé Sylvestre Bénin, Directeur de publication. « Nous avons connu les OMD, les ODD, aujourd’hui sans faire le bilan pour savoir ce qui a marché ou pas, on balance vers le Pacte pour l’Avenir », fait-il observer. Il fustige le fait que les décideurs n’aient pas échangé avec les populations avant de lancer ce pacte. « Nous allons en parler et analyser ces mesures, mais nous avons tendance à croire que c’est un contrat mort-né », s’inquiète Sylvestre Béni.
Tino Kossi, Directeur de publication pour sa part affirme que les mesures du Pacte pour l’Avenir « semblent s’accorder avec les réalités du monde actuel. » Mais il interroge : « le plus grand défi est d’agir conformément à ces mesures pour que le monde soit ce que traduisent toutes ces mesures. Mais j’ai l’impression que c’est de l’illusion, on a l’impression d’une comédie sur une grande scène qui est le monde. » « Les dirigeants qui ont pris ces mesures au nom des populations sont-ils réellement conscients des vraies préoccupations des populations. Cela fait réfléchir », ajoute Tino Kossi.
Si les professionnels des médias ont soulevé des points de préoccupations, ils s’accordent sur la nécessité d’agir pour un monde meilleur. C’est pourquoi, Christelle Agnimdom, Directrice de publication a estimé que « l’idée derrière cet acte est d’accentuer les actions vers l’attente des ODD, de réduire les inégalités et faire en sorte que les difficultés que traverse le monde puissent trouver une solution et permettre à l’humanité de vivre mieux. Notre rôle est de s’approprier ces mesures et mener des réflexions pour transmettre le message et interpeller les acteurs impliqués.»
L’exercice de la rencontre avec les médias avait pour but de présenter le pacte aux médias et de « discuter avec eux en quoi ce pacte engage les pays, les citoyens… », a expliqué Nadiétou Zibilila, Chargée de l’information du CINU-Lomé. « Les journalistes sont ceux qui vont expliquer aux populations ce qu’est le Pacte pour l’avenir, en quoi il aidera à atteindre les objectifs fixés par les ODD dont les échéances arrivent en 2030 », a ajouté Mme Zibilila.
Le pacte et ses grandes lignes ont été présentés par Bonchemin Adry, Assistant de l’information du CINU-Lomé. Il a, à la fin de sa présentation, souhaité que les médias s’approprient ce pacte afin de l’analyser pour éclairer l’opinion, formuler des critiques et obliger les auteurs à tenir les engagements qui y figurent.