king mensah

Spontanément ou expressément interpellés pour s’exprimer, de plus en plus de voix audibles se font entendre sur les derniers événements que vit le Togo.

Dans un entretien du célèbre podcast « La nuit », King Mensah, entre temps publiquement interpellé par Albert Agbéko, directeur du journal Togo Scoop est sorti de son silence. Un entretien de près d’une heure dans laquelle le célèbre artiste-musicien a analysé la situation qui prévaut dans le pays et justifié son silence. King Mensah a expliqué ne pas maîtriser la politique, a revendiqué son droit de dire ou de ne pas dire, avant de rappeler que « personne ne devrait l’obliger à s’exprimer sur un quelconque sujet. » Cependant, l’artiste n’a pas passé sous silence la crise que traverse le pays. De son histoire personnelle, il a évoqué plusieurs exemples et cas pour attester que les Togolais souffrent et qu’il faut changer les choses.

« Aujourd’hui, avoir de l’électricité à la maison, avoir un ventilateur mais l’éteindre et utiliser un éventail (ndlr : contre la chaleur) avant de dormir, par crainte de la facture élevée de l’électricité…ce sont des choses qui mettent en colère. C’est la colère qui amène tout le monde à s’exprimer et à dire certaines choses et je ne peux pas dire le contraire. Ce n’est pas normal, il faut que cela change… », estime Papavi King Mensah. « Il y a des gens qui ne connaissent rien de la politique, mais ils font de la politique et ils foutent tout le monde dans la merde…on ne peut donc pas obliger tous les artistes à faire de la politique », a-t-il déclaré. « Mais dire que ça ne va pas, ce n’est pas de la politique, c’est dire ce qui se passe », a ajouté King Mensah qui a martelé son désintérêt pour la politique politicienne.

Revenant sur le cas d’Aamron, King Mensah a dit comprendre que l’artiste est profondément en colère. « Mais il n’est pas le seul à s’énerver. Beaucoup sont en colère. Moi-même si je dis que je ne suis pas en colère, j’aurai menti », a déclaré King Mensah. Selon lui, le premier opposant des populations est la misère. Occasion pour lui d’inviter les gouvernants à la combattre.

A travers des publications sur les réseaux sociaux, par des vers ou des compositions circonstancielles, artistes-chanteurs ou autres personnalités du monde culturel s’expriment. Délibérément ou expressément indexés par les internautes, ils prennent position pour les uns ; les autres préférant jouer à l’équilibre. Mais sur les réseaux sociaux, les internautes semblent obliger ces leaders à prendre clairement position « aux côtés du peuple » disent-ils clairement.

La liste des artistes qui se sont exprimée est longue et elle continue de s’allonger. Tous n’interviennent pas forcément de la même manière, mais la pression de la rue les oblige à s’exprimer et à prendre position.

Outre les artistes, les leaders religieux et chefs traditionnels sont eux aussi ouvertement interpellés. Plusieurs Togolais appellent à les ignorer tant qu’ils ne s’expriment pas clairement sur la situation sociopolitique du pays. Dans les rangs des religieux, certains appellent à la prudence, pendant que d’autres appellent à rester du côté des opprimés. Il y a quelques jours, la Conférence des évêques du Togo a encore interpellé, comme d’habitude, ceux qui dirigent le Togo sur la crispation dans le pays.

Face à l’indignation, les populations manifestent l’envie de voir les leaders d’opinion afficher clairement leur position. Malgré cette pression, plusieurs voix importantes sont restées muettes pour l’instant.

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