Le contrôle du pass vaccinal est entré en vigueur ce 10 décembre, malgré la protestation des confessions religieuses. A la moquée centrale de Lomé, la grande prière de vendredi s’est déroulée sans grabuge. L’appel de l’Union musulmane du Togo et la posture de la brigade anti-covid sur place ont sans nul doute entretenu l’ambiance.
A notre arrivée à 11h30, heure locale, des équipes de la brigade jeune anti-covid Golfe étaient déjà sur place. Les premiers fidèles arrivaient déjà eux-aussi. Tous s’attendaient bien à ce contrôle. Mais tous ne sont pas convaincus de sa pertinence devant les portes de leur mosquée.
« Nous ne sommes pas d’accord avec ce qui se fait là », explique un fidèle. Se demandant pourquoi le pass vaccinal devrait être imposé à l’entrée des mosquées et pas à l’entrée des marchés.
Vers midi lorsque le muezzin lançait les premiers appels, la foule devenait déjà de plus en plus dense. Les trois entrées principales de la mosquée sont bouclées par la jeune brigade. Les équipes contrôlent les pass sanitaires (ou à défaut les carnets de vaccination) et les identités. A ceux qui n’en disposaient pas, un rappel est fait pour le vendredi prochain.
Puis soudain, alors que tout se déroulait bien, des voix s’élevaient à l’entrée sud. Quelques fidèles massés à l’entrée, et d’autres déjà à l’intérieur entretenaient une discussion quelque peu houleuse avec l’équipe de la brigade jeune anti-covid postée à porte. L’agitation qui s’en est suivi n’aura duré que quelques minutes. L’équipe de la brigade ayant vite fait profil bas. Ce qui a fait retomber aussitôt la tension.
Des fidèles confiants
Pour cette première prière dont l’accès était conditionné par la présentation d’un pass vaccinal, à la mosquée centrale de Lomé, c’était plutôt sans grande difficulté. Il y avait ceux qui tenaient leur pass, ceux qui ne l’avaient pas sur eux et ceux qui ne l’ont pas tout simplement ! De ce que nous avons pu observer, les fidèles ont accédé sans grande tracasserie à leur lieu de prière, ce premier jour d’entrée en vigueur du contrôle du pass vaccinal.
« Un pass sanitaire à la mosquée ! », lance un fidèle d’un air moqueur. Il venait de passer le contrôle, rangeait sa carte dans sa poche, tout en secouant la tête.
A l’heure de la prière, la mosquée était pleine comme d’habitude ; avec la distanciation presque respectée. Devant la mosquée, des dispositifs de lavage de main et un service d’accueil, masques à la main pour les fidèles qui n’en auraient pas. La brigade jeune anti-Covid est venue elle aussi, gel en main.
« Nous étions avertis avec ce qui se disait sur les médias. Donc il n’y a avait aucun problème. Il est vrai qu’il y a une pandémie et il faut trouver des moyens pour en finir. C’est tout ce que peut faire l’autorité », confie un fidèle approché à la fin de la prière. Pour lui, présenter son pass sanitaire, ce n’était qu’une formalité sans polémique.
Taïrou, fonctionnaire d’une institution internationale est lui aussi venu prier. Hésitant à nous parler, il finira par s’exprimer. « Nous laissons notre précieux temps pour venir prier parce que Dieu nous le demande. Si nous aimons la prière, et s’il nous est demandé de nous vacciner avant la prière, nous adhérons. Après, si nous trouvons la mort parce que nous sommes vaccinés ; cela ne nous regarde plus, c’est Dieu qui s’en occupe. De toutes les façons, des gens se sont vaccinés et n’en sont pas morts », lâche ce fidèle musulman.
Dans le sermon de ce vendredi, aucune allusion n’est faite à l’obligation du contrôle du pass sanitaire. Pour la mosquée centrale de Lomé, l’on peut dire que le premier test pour le pass vaccinal s’est déroulé dans le calme.
L’Union musulmane du Togo avait appelé les fidèles à éviter tout affrontement avec les équipes de contrôle du pass sanitaire et, à prier aux alentours des mosquées, s’ils venaient à être empêchés d’y accéder.
Samedi et dimanche, d’autres confessions religieuses s’apprêtent à vivre cette expérience; expérience que critique l’ensemble des congrégations.
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