Yves Galley

L’arrêt de la Chambre administrative de la Cour suprême de Lomé, annulant ce jeudi la suspension du journal ‘’La Symphonie’’ a raisonné comme une belle mélodie entonnée pour la Presse togolaise. Une nouvelle qui réjouit, un tant soit peu, les acteurs de la Presse privée togolaise.

Le journal La Symphonie montre-t-il la voie des recours aux médias privés souvent sanctionnés par la HAAC ? C’est ce que soutiennent plusieurs médias togolais ce jeudi, quelques instants après que la justice ait donné raison au journal, en prononçant l’annulation de sa suspension par la Haac. Si La Symphonie n’est pas le premier journal a porté plainte pour une cassation d’une décision administrative, il faut reconnaître qu’il est l’un des rares à avoir eu raison d’une décision de suspension prononcée par la Haac.

Début novembre, l’instance de régulation suspendait le journal La Symphonie pour deux mois. Un article écrit pour protester contre la suspension d’un autre confrère en était l’objet. Dans l’article intitulé : « Suspension de The Guardian : Incompétence, vices de forme, abus de pouvoir, violation des droits fondamentaux du mis en cause, la HAAC : la force et le zèle érigés en droit », le journal de Yves Galley n’avait pas porté de gants pour exprimer son désaccord vis-à-vis de la mesure qu’avait pris le régulateur contre The Guardian.

Dans la presse privée togolaise, l’annulation de cette sanction par la chambre administrative de la Cour suprême de Lomé sonne comme une « victoire » des ‘’opprimés’’ sur ‘’l’oppresseur’’. Depuis plusieurs mois, un sentiment d’inimitié grandit entre la presse togolaise et le régulateur accusé d’être « un persécuteur des médias ». Une accusation que l’institution a toujours récusé, clamant jouer son rôle de veille et de régulation.

Autre fait marquant du procès de ce jeudi, la réquisition du ministère public qui a demandé l’annulation de la décision de la Haac. Une cerise sur le gâteau pour une presse privée enchantée qui, toutefois, devrait savoir raison garder.

Carlos Tobias