Pour des raisons multiples et diverses, les populations africaines se retrouvent hors de leurs pays à la quête d’un travail plus attractif, d’opportunités économiques et d’un mieux-être. A en croire les chiffres de la Commission de l’Union Africaine (CUA), la migration de la main-d’œuvre en Afrique est essentiellement inter-régionale à 80%. Dynamiques et croissants, les flux migratoires portent en eux l’urgence d’une régulation plus efficace de la migration de travail en Afrique.
La migration de la main-d’œuvre africaine est confrontée à des défis majeurs, mais se révèle être également, une source d’opportunités. Autant dans les pays de transit que d’accueil, l’absence de protection sociale, le manque d’informations sur le marché du travail, la difficulté de la portabilité de leurs droits sociaux, l’inégalité des chances sont le lot quotidien de ces mains contributrices à l’économie du continent. A cela s’ajoutent les difficultés d’accès à la justice, la violation des droits humains, le sous-emploi, le recrutement irrégulier et les salaires indécents etc.
C’est pourquoi, les organisations en charge de la question migratoire s’accordent à œuvrer conjointement pour tirer le meilleur parti de la migration. « La migration revêt une importance capitale pour les économies et les pays », a indiqué Edouard Ladouyou, Chef de Département Ressources Humaines, représentant l’Organisation internationale des employeurs (IOE). « La migration a joué et continue de jouer un rôle important en comblant les déficits de compétences et les besoins en matière de main-d’œuvre », réitère la Commission de l’Union africaine (CUA). Ces positions sont exprimées à Abidjan (Côte d’Ivoire) aux assises des partenaires sociaux, en prélude à la conférence africaine sur la migration de la main-d’œuvre qui s’ouvre ce 18 octobre dans la capitale ivoirienne.
Au-delà des nombreux défis, la migration de la main-d’œuvre africaine est un nid d’opportunités aussi bien pour les pays d’origines, d’accueil et pour les migrants à bien des égards. Sur le plan économique, la contribution de la diaspora au continent est citée en exemple. La Banque mondiale, dans un communiqué publié en mai 2022 annonçait une augmentation de 4,2 % des fonds transférés officiellement et enregistrés vers les pays à revenus faibles et intermédiaires. « Les remises migratoires devraient atteindre 630 milliards de dollars en 2022 », indiquait l’institution financière. A l’actif des opportunités, on cite aussi le transfert des compétences, à travers la capitalisation des acquis des migrants.
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Pour « tirer le meilleur parti de la migration de la main-d’œuvre », les gouvernants, les employeurs et les partenaires sociaux réunis à Abidjan explorent plusieurs pistes. Le but est d’élaborer une stratégie globale du marché du travail des migrants, et qui tienne compte des besoins à court et à long terme. « Ne pas le faire affecte négativement la productivité et la compétitivité et peut contribuer à la segmentation des marchés du travail », avertit l’Organisation internationale du travail (OIT).
Abidjan, Merveille Lawson