Des leaders de l'opposition lors d'une marche à Lomé
Des leaders de l’opposition lors d’une marche à Lomé (Archive)

L’histoire togolaise est-elle aussi têtue ? Un 5 octobre 1990, les togolais étaient dans les rues pour une manifestation de protestation. Ils devraient battre le pavé pour la libération d’un certain Hilaire Dossouvi Logo, Tino Doglo Agbélengo…jugés ce jour-là pour des raisons politiques. 28 ans après, à la même date, une manifestation qui réclame ce 5 octobre 2018 la libération de ‘’détenus politiques’’. Le régime lui, a entretemps changé de main ; de même que les meneurs de ce 5 octobre 2018 !

Le 5 octobre serait-il devenu une date pas comme les autres ? Il y a 28 ans, deux togolais, proches de la CDPA étaient jugés pour leur activisme politique. Un jugement tourné au cauchemar lorsque les populations ont décidé de marcher sur le palais de justice. Ce qui est resté de cette date, ce sont deux visages emblématiques, Hilaire Dossouvi Logo et Tino Doglo Agbélengo.

Ce 5 octobre 2018, le contexte a quelque peu changé. Mais l’est-il autant ? La manifestation du Front citoyen Togo Debout pour la libération des  »détenus politiques » est un hasard à cette date, soutient-on au Front citoyen. Si en 1990, les charges retenues contre les personnes arrêtées étaient unanimement reconnues comme liées à des activités politiques, celles retenues contre les détenus dont on demande la libération aujourd’hui continuent de diviser. En 1990, le mouvement de la population a surpris le régime en place. La marche de ce 5 octobre est autorisée. Et la raison de la marche de ce 5 octobre est aussi plaidée par la communauté sous-régionale pour inciter à l’apaisement.

Autant de faits quelque peu différents mais pour presque les mêmes buts. La liste des noms célèbres du 5 octobre s’allongera-t-elle avec Eza, Kokoroko, Johnson Assiba et Foly Satchivi et tous les autres dont on réclame la libération ? Bien malin qui pourrait s’y prononcer d’avance. Mais qui patientera saura si le 5 octobre 2018 rentrera elle aussi dans l’histoire comme ce fut le cas il y a 28 ans.

Ben Souleyman