FIHA 2024
Me Maire Me Aquereburu (d) échange avec la Libraire Graine de Pensées

La langue reste le meilleur moyen de communiquer, permettant aux communautés d’interagir. En choisissant pour thème ‘’Les découvertes’’, c’est donc à juste titre que le Festival international d’histoire d’Aného (FIHA 2024) commence avec l’académie du Guingbé. Que ce soit l’histoire, la culture ou l’éducation, la transmission ne peut se faire en dehors de la langue. Aného opte donc de se raconter à travers le Guingbé.

Le langue Guin (Guingbé), la langue locale d’Aného était à l’honneur du programme du premier jour du FIHA 2024. La première conférence du festival cette année s’est intéressée à ‘’l’Accadémie du Guingbé et des savoirs Guin et Mina’’. A la mairie Lacs 1 et en présence du Maire, Me Coffi Alexis Aquereburu ; les professeurs Kouvahey Anoumou Yom, président de l’académie Guingbé, Nicoué Gayibor de l’académie du Guingbé et Ayayi Togoata Apedo-Amah ont fait revisité l’histoire de cette langue parlée par les Guins d’ici et d’ailleurs.

Si « le Guingbé perd du terrain, s’altère voire, mal parlée sans code et avec des jeunes qui n’ont plus de repère identitaire » comme l’a constaté le Maire Aquereburu, également président de la Fondation éponyme, le professeur Ayayi Togoata Apedo-Amah invite à en garder les valeurs et l’éthique. Comme pour répondre au vœu du Maire Aquereburu qui appelle à « d’inverser le cours de la perte de repère. » Occasion pour l’universitaire Togoata d’attirer l’attention sur l’amalgame créé par l’adoption du Mina comme bien d’autres d’ailleurs.

Oralité et technologies

FIHA 2024
Le professeur Kouvahey Anoumou Yom et le professeur Ayayi Togoata Apedo-Amah

Au Togo, il est régulièrement constaté d’assister à des débats sur les réseaux sociaux en Mina. Seulement, l’usage du Guingbé par des internautes qui s’illustrent par des invectives a tendance à ternir l’image de la langue. « Ce n’est pas parce qu’on parle le Guingbé qu’on est Guin. Nous parlons le français, mais nous ne sommes pas des Français », a expliqué le professeur Apedo-Amah.  Le professeur des Universités du Togo intervenait sur le thème ‘’réseaux sociaux, éthique et communication en Guingbé’’. « En réalité, c’est une question d’éducation », précise le professeur pour faire comprendre le manque de la culture de l’argumentation d’une génération qui se sent révoltée. Pour lui, la défiance face au système politique et à l’éducation familiale qui était d’antan peut être trop sévère justifierait l’usage abusif de la langue : les insultes !

Or le Mina, vecteur de transmission culturelle porte en elle des germes d’éthique, de morale et de bienséance qu’il faut à tout prix ressusciter, notamment auprès de la jeune génération.

Voyage dans l’histoire

Pour comprendre les origines du Mina, Kouvahey Anoumou Yom, Président de l’académie Guingbé, a fait voyager les festivaliers dans le temps. Il est retourné à la source pour rappeler que le Mina tire ses origines de ‘’El-Mina’’ qui n’est autre que le port du même nom construit au Ghana par les Portugais. Du Ghana à Ouidah au Bénin, la langue (Gbé) Mina s’est rependue sur la côte. Ce qui laisse transparaître le besoin d’union que communique le thème du FIHA 2024. Car, la découverte de l’autre permet de rester en communion avec lui. « Nous sommes un seul peuple », a déclaré  comme pour commander au Guingbé de redevenir le ciment d’une cohésion sociale intercommunautaire.

Le FIHA : courroie de transmission

Le Festival international de l’histoire d’Aného est un rendez-vous de transmission. C’est pourquoi la première journée a été également marquée par le partage. Des mets du terroir à la fresque de la Fondation AACCES, le FIHA offre l’occasion d’exprimer l’attacher au terroir mais aussi promeut l’ouverture d’esprit.

Le Maire de la Commune Lacs1 et Président de la Fondation Aquereburu &Partners, a ainsi eu l’occasion d’inauguré la fresque offerte à sa ville ; tout en conviant ses hôtes à la table des mets locaux.

Du FIHA, Hervé-Léon KANTE