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Une électrice, lors des municipales de 2019 au Togo

A l’approche des élections de 2023, les acteurs politiques togolais se remettent déjà en selle. Pour les régionales et législatives annoncées, la scène politique renoue avec des agitations. Que dire donc aux Togolais cibles des tintamarres politiques et dont les uns sont impatients d’aller aux urnes et les autres indifférents vis-à-vis de la chose politique ?

Tribune

On pourrait donc dire : et c’est reparti ! Les agitations politiciennes à la veille d’élections ont commencé. L’opposition dont on a le plus entendu parler ces deux dernières années et rassemblée autour de la DMK (conséquences des dernières élections présidentielles de 2020) est naturellement la première a entonné le chant du cygne. La DMK enterrée, l’on parle désormais de la DMP, Dynamique pour la majorité populaire. Son crédo est de participer aux prochaines élections législatives.

Sur un air de regret du boycott de celles de 2018, les initiateurs de la DMP n’entendent pas laisser leurs mentors (Mgr Kpodzro et Agbéyomé Kodjo) leur dicter une nouvelle fois la posture à adopter. Sauf que, la DMP applique le schéma connu : réclamer des élections transparentes de loin, ne pouvoir rien y faire et y participer quand même, dans les conditions définies par le parti au pouvoir ! Le parti au pouvoir qui, depuis plusieurs mois déjà, tâte le terrain à travers plusieurs sorties à peine voilées.

C’est donc dire qu’il n’y a rien de nouveau sur la scène politique togolaise. Tous appliquent de vieilles méthodes. Seulement, si les uns peuvent se targuer de gagner, les autres semblent se résigner à perdre et à gueuler !

Du rififi à l’UFC

Comment cela pourrait être autrement, sur une scène politique où il est difficile d’identifier le projet d’intérêt commun pour lequel les partis politiques luttent ? De l’autre côté de la scène, du rififi à l’UFC. L’emblématique parti de Gilchrist Olympio affaibli par l’âge tout comme son président national lui aussi a depuis renoué avec ces crises internes, sur fond de convoitise de sièges à la Commission électorale nationale indépendante. En opposition interne, les éternels abonnés à la CENI et ceux qui voudront eux aussi en goûter les délices. Tous incapables d’harmoniser leurs violons comme de dignes acteurs politiques préoccupés par les intérêts d’un peuple jusque-là berné.

Se battre pour des miettes et des questions de survie personnelle ; se battre pour garder la main, avec des partis qui ne doivent tout qu’à leurs présidents ! C’est ainsi que se résume la scène politique togolaise,  hélas. Au Togo, les présidents des partis politiques sont des ‘’rois’’, même quand ils sont en exil. Comme c’est le cas de celui du MPDD, Agbéyomé Kodjo qui exclut son vice-président Gérard Adja aux lendemains de l’annonce de la création de la DMP à laquelle ce dernier a associé le parti.

A quelques mois d’échéances électorales, les ingrédients se mettent en place pour la cacophonie des oppositions. Pour une fin connue : la contestation des résultats des urnes et sa cohorte de désagréments dont les populations sont bien souvent les seules victimes. On aurait voulu voir les choses autrement. Mais qui suit l’histoire politique du pays depuis près d’un demi-siècle saura de quoi sera fait le lendemain de ces élections!

En attendant l’entrée dans l’arène des autres rescapés de 2020, il y a ceux qui attendent calmement pour « prendre » ce que les autres auront laissé. Eux, ce sont les centristes qui se présentent comme l’alternative au chant de cygne de l’opposition.

Que les périodes électorales sont pathétiques au Togo !

Carlos Tobias