Le 9è Congrès panafricain se tiendra à Lomé en 2024. Il se tiendra dans un contexte géopolitique où se dessine un nouvel ordre mondial. L’Afrique peut-elle peser dans la redistribution des cartes et surtout faire entendre sa propre voix ? Le renouveau panafricain fait rêver Lomé qui veut devenir la locomotive d’une nouvelle ère de prise de conscience africaine. Ce 22 mai, les préparatifs du 9è Congrès panafricain ont été lancés à Lomé en présence de plusieurs figures du nouveau panafricanisme.
Un rendez-vous en terre africaine, entre l’Afrique et les afro-descendants ! C’est en ces termes que le Premier ministre togolais, Victoire Dogbé a présenté la rencontre attendue à Lomé en 2024. A la quête de son identité, l’Afrique est appelée à une prise de conscience de sa force, de ses richesses, dans une mutation mondiale profonde. Un rendez-vous unique pour prendre sa place dans la gouvernance mondiale. « Nous avons besoin de compter sur chaque fille, sur fils africain et afro-descendant d’ici et d’ailleurs pour donner un élan nouveau à la pensée fondatrice du panafricanisme », a estimé le Premier ministre togolais.
Il faut donc travailler à augmenter le poids économique du continent pour un poids politique plus significatif. Le continent devra alors aller chercher toutes les énergies où qu’elles se trouvent, les africains et les afro-descendants, pour redonner au continent sa force.
Faire revivre l’idéal africain.
La Commission de l’Union africaine joint sa voix à celle du Togo pour donner rendez-vous à l’Afrique en 2024 à Lomé. Docteur Monique Nsanzabaganwa, vice-présidente de la Commission de l’UA a notamment rappelé l’unique opportunité pour imprimer au continent le progrès nécessaire et aussi le rôle des diasporas dans l’agenda 2026 du continent.
Pour le lancement de ce Congrès de 2024, des pays dont l’histoire pour le panafricanisme est un cas d’école étaient à Lomé. L’Afrique du Sud, par la voix de sa ministre des Relations internationales et de la Coopération est venue appuyée l’engagement du Togo à accueillir le continent, avec une motivation particulière à redonner du souffre au panafricanisme. Docteur Naledi Pandor a rappelé ce qu’était la vision des premiers panafricanistes. Etablir une connexion entre les peuples pour travailler à leur développement, cet idéal pour lequel le Togo se bat de nouveau est d’une importance capitale, s’est félicitée la ministre sud-africaine.
Le Continent pour relever ses défis à besoin de construire des institutions fortes, de penser à la qualité de la formation de ses peuples et de sa diaspora. Egalement représenté à Lomé, le Congo, par son ministre des Affaires étrangères, de la francophonie et des Congolais de l’Etranger Jean-Claude Gakosso a qualifié de « noble projet ce 9è Congrès panafricain et qui a vocation à réveiller l’Afrique de sa torpeur, à la secouer et la projeter dans le futur pour une Afrique politiquement unie et économiquement prospère ». Pour que cet idéal soit atteint, « nous devons faire du travail notre seconde religion, nous devons sublimer le travail et le labeur, redoubler nos efforts et les mutualiser sur l’ensemble du continent afin de rependre partout les lumières de l’intelligence et le doux parfum du bonheur » a fait comprendre Jean-Claude Gakosso.
Refaire du continent un endroit où il fait bon vivre. Robert Dussey, ministre togolais des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Togolais de l’extérieur estime que « la part faite à l’Afrique dans la marche du monde aujourd’hui est inacceptable, et le panafricanisme demeure une chance pour l’Afrique». Le Congrès de Lomé va donc appeler à la refonte des instances internationales de coopération. Occasion aussi pour les africains et les afro-descendants de s’interroger sur leur devenir dans la nouvelle architecture dans la gouvernance mondiale.