L’année 2020 qui s’achève aura été une année exceptionnelle pour le HCRRUN, Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale. En pleine crise sanitaire, l’institution a atteint ses objectifs en seulement six mois d’exercice.
A l’heure du bilan dressé ce 22 décembre, le HCRRUN peut se réjouir d’avoir dépassé les résultats attendus. 5.608 victimes ont été indemnisées pour le compte de 2020. Malgré la crise du Coronavirus, Awa-Nana Daboya et ses équipes ont multiplié les opérations en s’adaptant aux impératifs de la pandémie. En six mois, le HCRRUN bat le record des deux premières années d’exercice: 2510 en 2017-2018 et 5.150 en 2018-2019. De quoi dire, au regard des circonstances, que l’année 2020 est exceptionnelle pour l’institution.
Les équipes du HCRRUN ont donc sillonné l’ensemble du territoire à la rencontre des victimes. Ceci, au nom « d’un impératif et d’un devoir citoyen », a laissé entendre mardi Awa-Nana Daboya, Présidente de l’institution. La gestion axée sur les résultats prônée par le gouvernement ont motivé le HCRRUN à parfaire ses actions sur le terrain. Et, par souci de transparence et d’information, le bilan rendu public par le HCRRUN n’a occulté aucun sujet. Sur le plan financier, 4 milliards 830 millions 778 mille 218 FCFA ont été dépensés sur les 5 milliards mis à la disposition de l’institution par le gouvernement.
Sceller la réconciliation nationale
Ainsi donc, l’institution s’inscrit dans la durée afin d’arriver à « sceller la réconciliation nationale ». Pour ce faire, elle a réussi à élargir sa base de données des victimes à prendre en charge par le programme d’indemnisation. C’est donc dans ce souci d’apaisement que les autorités togolaises ont accepté que soient prises en compte, dès 2021, les victimes recensées de la commission Koffigoh (elle a travaillé sur les événements après la mort du président Eyadéma et les présidentielles de 2005). De même, le HCRRUN travaille à étendre ses actions aux victimes enregistrées dans les rangs des forces de sécurité et de défense lors des événements ayant éprouvés le vivre-ensemble au Togo. De quoi dire que l’institution est préoccupée par une pacification complète des cœurs.
Au-delà de simples statistiques, le HCRRUN a pour avocat les faits ! Outre les indemnisations individuelles, l’institution a entamé également les réparations communautaires ou collectives. A Djéréhouyè dans l’Ogou, des infrastructures scolaires ont été réalisées. En 2021, ce pan du programme des indemnisations va s’accentuer, a annoncé la Présidente du HCRRUN. Barkoissi dans l’Oti, Pouwèdéou à Sotouboua, Niki-Niki 1 à Blitta sont programmées pour voir se lancer les réparations communautaires et collectives.
Cela fait maintenant cinq ans que les membres du HCRRUN ont pris fonction. Le bilan de cette troisième phase des indemnisations qui dépasse les attentes peut être un bel hommage à toute l’équipe, appuyée par experts et partenaires du Togo. Une autre raison pour dire de cette année qu’elle est exceptionnelle pour l’institution qui a su satisfaire à 99,02% les bénéficiaires indemnisés. Une bonne caution morale pour attaquer 2021 encore incertaines, avec les quelques 19.222 victimes en attente…
Carlos Tobias