Les Togolais ont suivi l’entretien accordé à New World Tv, jeudi 27 avril, par le Président de la République. Cet entretien exclusif a été réalisé dans le cadre de la fête de l’indépendance du pays. Il a permis à Faure Gnassingbé d’évoquer plusieurs sujets sur la sécurité, la politique, le social, l’agriculture etc. La sécurité, l’un des sujets brûlants de l’actualité du pays était en première position de cet entretien.
Deux groupes menacent le Togo, l’Etat islamique au Grand Sahara et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). Un responsable d’un de ces groupes s’est d’ailleurs récemment prononcé sur les raisons pour lesquelles leurs actions visent le Togo. « Aujourd’hui, ce qui nous arrive est une forme d’agression », a déclaré Faure Gnassingbé. Le Président de la République a expliqué que le Togo est en guerre, malgré que le pays soit un adepte de la paix. Pour FEG, « ce n’est pas exagéré de parler de guerre ».
Ce qui arrive sur le territoire national n’est pas des incidents isolés, a voulu faire remarquer Faure Gnassingbé. C’est pourquoi, une stratégie est mise en place pour répondre à la menace.
Une stratégie sur trois pieds
« Nous avons l’obligation de nous défendre », insiste Faure Gnassingbé. En fonction des réalités, la réponse mise en place repose sur trois points. D’abord, défendre le territoire national et protéger les personnes et les biens par les armes. D’où le lancement de l’opération Koundjoaré. D’abord préventive, elle a muté en une opération défensive et « de temps en temps nous sommes aussi à l’offensive », a expliqué Faure Gnassingbé. Mais pour le Président de la République, c’est par respect de la vie humaine que le pays ne communique pas sur ses succès car, dit-il : « c’est indécent de célébrer la mort d’une personne ». Pour plus d’efficacité sur le plan militaire, il a annoncé l’actualisation de la loi sur la programmation militaire afin de l’adapter aux nouvelles donnes du terrain.
Parallèlement à la réponse armée, sur le terrain, des actions sont menées pour éviter la radicalisation des populations, notamment les jeunes qui sont les plus utilisés dans ces attaques. Et enfin, le plan d’urgence pour la résilience des populations victimes de la menace.
Le drame humain
La guerre contre le terrorisme a des impacts humains dramatiques. Même si les forces de défense et de sécurité font de leur mieux pour contenir la menace, il faut s’attendre à un long combat, malheureusement « avec des périodes de drame », a averti Faure Gnassingbé. Il promet la victoire au bout de ce long combat.
Les actions des terroristes ont conduit au déplacement de certaines populations dans le but de mieux protéger la frontière. Environ douze mille personnes ont été déplacées comme réfugiés intérieurs dont il faut s’occuper. De plus, des réfugiés étrangers sont accueillis, et d’autres togolais ont trouvé refuge de l’autre côté des frontières nationales, environ deux mille personnes dont des élèves. Une situation humanitaire complexe qui fait prendre des initiatives de soutien selon les contextes.
Le Togo avait anticipé cette menace en joignant ses efforts à ceux des premiers pays menacés sur le continent.
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Ben Souleyman