Le 11 septembre dernier, le monde se rappelait le pire attentat du siècle, celui du Wall Trade Center. 15 ans après, la lutte contre le terrorisme reste une vive préoccupation. Pire, le terrorisme n’épargne plus aucune région du monde. Ce qui était considérée comme l’affaire des autres est devenue l’affaire de tous.

Gerry Taama, coordonnateur de l’Observatoire africain de la défense et la sécurité (OADS)
Gerry Taama, coordonnateur de l’Observatoire africain de la défense et la sécurité (OADS)

Pour Gerry Taama, coordonnateur de l’Observatoire africain de la défense et la sécurité (OADS), le 11 septembre a marqué la fin du mythe de l’invincibilité de la toute puissance que sont les Etats-Unis d’Amérique. Il relève aussi que ni les Etats-Unis, ni le reste du monde n’étaient préparés à faire face à une telle situation. 15 ans après, dit-il : « le monde n’a pas tiré les leçons de cet attentat » !

  • Que reste-t-il du 11 septembre ?

L’héritage de cette attaque d’Al-Qaïda, le monde entier en a bénéficié. Non seulement la menace est désormais réelle partout, mais elle est mal contenue. Le 11 septembre a marqué le début des vagues terroristes, tant les groupuscules ont compris qu’organisés, ils pouvaient déstabiliser tout appareil d’Etats. Pour Gerry Taama, l’invasion de l’Irak qui a suivi le 11 septembre a été ‘’la plus grande erreur’’, et d’ajouter « l’Etat islamique est fils de l’invasion de l’Irak ». Ce qui n’était que la mauvaise lecture de ce qui s’est passé en 2001. Une intervention ‘’inique’’ que fustige Gerry Taama.

Comme bien d’autres analystes, le coordonnateur de l’OADS soutient que le monde est en guerre. Il précise tout de même qu’il faut éviter l’amalgame. « On n’est pas en guerre contre l’Islam, nous sommes dans une guerre apolaire, asymétrique. Ce ne sont même pas les Etats qui se combattent mais des Etats contre des groupuscules non constitués…Ce n’est pas une guerre de religion. »

  • Quand finira alors le cycle infernal ?

Pour répondre, Gerry Taama fait observer que cette guerre est cyclique. Il note qu’aujourd’hui Al-Qaïda s’affaibli au profit de l’EI. En faisant un retour sur ces deux derniers siècles, il y a des menaces qui apparaissent, on fini par les combattre, mais d’autres réapparaissent. « On est toujours dans une lutte du bien conte le mal. Le Bien fini par gagner, mais le mal n’est jamais loin ». La mobilisation internationale pourrait venir à bout de l’EI, mais Gerry Taama en est sûr, une autre façon de voir le monde va apparaître et constituera un défi. Et il regrette que la guerre contre le terrorisme soit souvent paralysée par les intérêts géopolitiques.

Cet ancien officier de l’armée togolaise, aujourd’hui coordonnateur de l’Observatoire africain de la défense et la sécurité (OADS), se veut lucide sur ce sujet : « aucune guerre asymétrique n’a été jamais gagnée, tant que les personnes qui nourrissent cette guerre ne sont pas complètement détruites, annihilées ou reconverties », conclut-il.

Ben SOULEYMAN