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La nouvelle a fait le tour du pays, samedi 24 février. La veille, un décret présidentiel a été signé pour repousser les élections du 13 avril d’une semaine. Un report que le gouvernement a justifié par “la demande des acteurs politiques”. Les élections régionales et législatives vont donc se tenir le 20 avril 2024, selon le nouveau chronogramme. De même, les montants des cautions ont été revus à la baisse. Mais pour une partie de l’opposition, ces mesures ne changent rien à leurs inquiétudes.

De 500 mille francs CFA, la caution pour les législatives est ramenée à 300 mille. Celle des régionales est désormais fixée à 150 mille au lieu de 200 mille. Les scrutins se dérouleront le 20 avril, a annoncé le gouvernement dans un communiqué. Censées se tenir fin 2023, les législatives ont été finalement annoncées par le Président de la République pour la fin du premier trimestre. Ce deuxième report fait réagit certains partis de l’opposition.

Me Dodji Apévon, président des Forces démocratiques pour la République (FDR) estime que ces mesures “ne peuvent pas être considérées comme une victoire qui corrigent les conditions difficiles dans lesquelles ces élections sont organisées.” Les FDR dénoncent toujours des conditions “exécrables’’, en critiquant le découpage électoral, le chronogramme. “Le gouvernement s’est plu à choisir 113 au lieu des 117 sièges que certains partis ont proposés. Cela, sans nous dire véritablement comment s’explique l’affectation pour certaines préfectures”, s’alarme  Me Apévon. Et au président des FDR d’ajouter : “Si le gouvernement est conscient que l’ organisation de ces élections est mal partie, et qu’il doit y avoir un report, ce n’est pas d’une semaine. Il faut prendre du temps pour refaire correctement les choses, peut-être en reportant ces élections plutôt d’un à deux mois”. Et il poursuit : “ce report d’une semaine ne corrige pas les difficultés pour que ces élections se déroulent dans les meilleures conditions.” “Nous avons l’impression que l’opacité les arrange et c’est ce que le gouvernement veut”, accuse le président des FDR.

A l’Alliance nationale pour le changement (ANC), c’est la même lecture de la situation. Pour Eric Dupuy, “ le jeu était faussé à l’avance. On nous annonce le découpage électoral le 8 février et on avait à peine 20 jours pour se préparer et déposer les dossiers de candidatures sur l’ensemble du territoire national”, analyse-t-il. “Avec ces allers-retours, ces difficultés à prendre des décisions sérieuses et responsables, on accorde une semaine”, se désole Eric Dupuy. Tout en critiquant les conditions d’organisation des élections, le parti d’Eric Dupuy ne compte pas abandonner. “Nous aurons des candidats dans toutes les circonscriptions électorales aussi bien pour les législatives que les régionales. S’ils veulent nous décourager, s’ils veulent décourager les populations, s’ils veulent amener les populations à boycotter ces élections, nous allons les mobiliser pour qu’elles votent massivement pour l’ANC et que la donne change désormais aussi bien à l’Assemblée nationale que dans les régions”, soutient Eric Dupuy.

En prenant la décision de reporter les élections législatives et régionales, “il s’agit de permettre à ces acteurs (ndlr: partis politiques) de pouvoir exprimer leurs ambitions dans le maximum possible de circonscriptions électorales, que les questions d’argent n’amènent pas à réduire sensiblement les ambitions initiales de nos partis politiques pour permettre à l’élection d’être la plus inclusive possible, pour permettre aussi de pouvoir choisir des hommes et des femmes de grandes qualités pour gouverner à la fois nos  régions et notre Assemblée nationale”, a expliqué le Secrétaire général du gouvernement, Christian Trimua sur Africa 24. Le militant du parti au pouvoir UNIR soutient que “le Président de la République a placé le pays sous une gouvernance concertée, la nécessité de se parler régulièrement, de se concerter et de s’écouter mutuellement”. Christian Trimua a réitéré que le report des scrutins est le résultat de la prise en compte des souhaits exprimés par les différentes opinions.

Mais, c’est un secret de polichinelle. L’opposition a du mal à se laisser convaincre par les arguments du gouvernement. Seule certitude, aucun parti n’entend boycotter ces élections. UNIR, le parti gouvernemental était en congrès, samedi 24 février, pour entre autres se préparer pour ces élections 2024.