Père Pierre Marie Chanel AFFOGNON
Père Pierre Marie Chanel AFFOGNON

En marge du Forum citoyen organisé par le mouvement « ESPÉRANCE POUR LE TOGO » le 20 Octobre dernier à Lomé, Full-news s’est approché du Pierre- Channel AFFOGNON, coordonnateur du mouvement. Avec lui, nous revenons sur les objectifs de ce mouvement de la société civile lancé en septembre dernier. Une occasion aussi de revenir sur la crise sociopolitique vue par cette société civile.

Full-news : pourquoi le mouvement ‘’Espérance pour le Togo’’ ?

Père AFFOGNON: le mouvement ‘’Espérance pour le Togo’’ est né pour juger des acteurs politiques Togolais ; de mettre en application les recommandations de la CEDEAO, contenues dans la feuille de route du 14 juillet 2018.  C’est un mouvement qui regroupe différentes organisations de la société civile, mais aussi des leaders religieux de toutes les religions, même traditionnelles; et au-delà, des individus ou personnes qui peuvent aussi y adhérer.

Depuis que ce mouvement a été lancé, avez-vous l’impression de vous faire écouter par la classe politique togolaise ?

Disons que nous essayons de parler le plus possible, de montrer les enjeux, le chemin qui peut apporter beaucoup de paix et de cohésion sociale dans notre pays, mais seulement nous ne savons pas si nous sommes vraiment écoutés. Pour répondre à votre question, je peux dire oui « par  Espérance » ; c’est d’ailleurs le nom de notre mouvement. Dans tous les cas, nous avons déjà rencontré différents acteurs dont la C14, dernièrement. Nous avons adressé par deux fois une demande à l’endroit d’UNIR pour les rencontrer. Nous avons un devoir de veille citoyen qui passe par la rencontre des acteurs politiques, mais aussi un devoir d’éveil.

Que pensez-vous des crises politiques à répétition dans le pays?

Les crises à répétition sont liées au fait que les réformes institutionnelles, constitutionnelles et électorales ne se font pas. C’est une façon de gouverner qui n’a pas l’adhésion de tous. Les textes qui permettent de donner mandat à X ou Y, ne sont pas en réalité élaborés selon les normes permettant de s’entendre facilement. Et c’est ça qui nous fait penser qu’il faut nécessairement les réformes avant les élections.

Vous avez rassemblé la société civile en un forum ce 20 octobre 2018. Quel en est l’espérance ?

Nous espérons voir à l’issue de ce forum beaucoup de Togolais s’engager. C’est l’objectif de ce forum. Nous n’appelons pas à l’engagement politique politicien mais plutôt à l’engagement citoyen.

Quel message pour les Togolais et la classe politique ?

Nous saluons tous nos frères et sœurs Togolais. Nous avons un bien commun, c’est la terre de nos aïeux et nous devons en prendre soin. Nous supplions le pouvoir exécutif et judiciaire ainsi que les parlementaires. Que chacun essaie de jouer sa partition en sachant que nous sommes dans une période de crise. L’intérêt du peuple doit primer sur les intérêts partisans. Au niveau des populations, il faut nécessairement que chacun s’engage. À l’endroit des acteurs politiques, ils doivent avoir honte par rapport aux autres nations et avoir pitié du peuple qui est pris en otage. Car aujourd’hui, beaucoup n’ont pas d’eau potable, ne mangent pas à leur faim; ils sont nombreux à ne pas pouvoir se soigner en cas de maladie. Ça a trop duré. On ne gouverne pas un pays pour  appauvrir les citoyens, on gouverne pour créer des conditions à chacun de pouvoir émerger et vivre heureux.

Propos recueillis par Yannick HIATOR