ANC
Jean Pierre Fabre devant la Presse Le 30 juin à Lomé. Capture d'écran

Le président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) était ce mercredi face à la Presse. Contrairement à ce qui a circulé dans la presse, il ne s’agissait pas d’une rentrée politique du parti. Jean-Pierre Fabre a voulu passer en revue l’actualité sociopolitique du pays. Vie chère, les discussions politiques en préludes aux régionales…L’ANC a rappelé et éclairci ses différentes positions.

Pour Jean-Pierre Fabre, l’ANC a régulièrement demandé l’ouverture des discussions « pour l’assainissement du cadre électoral ». « Ce n’est pas l’ANC qui va refuser d’aller à ces discussions », a soutenu Jean-Pierre Fabre. Occasion pour lui d’argumenter l’absence de son parti aux derniers travaux du Cadre de la concertation nationale des acteurs politiques (CNAP).

Le pouvoir ne pose pas les problèmes sur la table, accuse l’ANC. Lui qui martèle avoir demandé ces discussions. A Jean-Pierre Fabre d’ajouter : « quand ces discussions sont ouvertes, je ne vois pas qui va nous demander de ne pas prendre part, ou je ne sais pour quelle raison. Lorsque nous prenons part à une discussion, nous disons ce que nous avons à dire. Nous ne prenons pas part pour prendre part », argumente le leader de l’ANC.

Le parti ANC accuse donc le gouvernement de contourner les problèmes. « Vous avez un pouvoir qui veut discuter mais qui donne le sentiment de rechercher des complices. Ces discussions n’ont pas beaucoup changé par rapport à ce qui se faisait », a déclaré Jean-Pierre Fabre.

« Escroquerie politique »

Dans une déclaration liminaire, le parti a accusé le pouvoir en place de s’accrocher « à un statuquo alcaïque ». « Manque de volonté de réformes, manipulation des institutions de la République… », La liste des accusations formulées par l’ANC contre le pouvoir est longue. Elle les rassemble en un mot : « une escroquerie politique ».

Revenant à la charge, le président de l’ANC a abordé le sujet de la cherté de la vie. « Il est évident que le pouvoir d’achat des Togolais se rongent quotidiennement sous l’avalanche de l’augmentation des prix, de taxes… au niveau des péages, des denrées alimentaires… », a-t-il déclaré. Et Jean-Pierre Fabre d’ajouter : « on a le sentiment que le togolais est désabusé, ce qui devrait le révolter ne le révolter pas ». Puis il a invité le gouvernement à « s’occuper de la vie des Togolais ».

A en croire Jean-Pierre, c’est pour cela aussi que son parti est présent aux discussions du CNAP. « Mais pourquoi le pouvoir maintient-il ce que nous contestons, si lui-même a convoqué ces discussions », se demande le leader de l’ANC qui estime que la position de son parti n’est pas difficile à comprendre. Il a ainsi brandi devant la presse les documents adressés aux autorités togolaises et au CNAP, rejetant une quelconque menace ou chantage. « Depuis deux ou trois ans, il y a une autre manière de faire de la politique que certains ont adopté et qui ne conduira nulle part. Ayons le goût du vrai », a laissé entendre Jean-Pierre Fabre.

La folie de la DMK

L’ANC n’a pas passé sous silence ses relations avec la Dynamique Monseigneur Kpodzro. « On l’a laissé faire comme pour l’encourager à continuer », a ironisé Jean-Pierre Fabre, parlant de l’Archevêque émérite de Lomé. Si ce dernier a toujours soutenu que le leader de l’ANC  a reçu de l’argent, Jean-Pierre répond que « c’est de la folie ».

Son seul péché, pense savoir l’ANC, c’est d’avoir refusé le diktat de Monseigneur Kpodzro. « Vous allez accepter quand je vais désigner le candidat et après on vous donnera quelque chose », aurait dit le désignateur du ‘’candidat du Saint Esprit’’, a confié à la Presse Jean-Pierre Fabre. « Ce que je lui ai refusé, ce pourquoi il me poursuit », a ajouté le président de l’ANC. « L’aventure dans laquelle il nous a conduit est très grave », a conclu Jean-Pierre.

Ben Souleyman