Prévue pour les 11, 12 et 13 avril, les marches de protestation annoncées par des partis de l’opposition sont interdites. Ces manifestations devraient leur permettre de dénoncer et battre campagne contre le changement de la constitution amorcé le 25 mars 2024 par l’Assemblée nationale.
Un délai trop court ?
Selon les partis organisateurs de ces marches, le ministre de l’administration territoriale a interdit les manifestations. La réponse a été notifiée aux partis, lundi 8 avril. Entre autres, l’administration territoriale évoque le délai des cinq jours ouvrés et l’itinéraire annoncé.
Pour avoir reçu la lettre d’information des partis le 5 avril, le ministre évoque « le non-respect du délai de cinq jours ouvrables exigé par la loi avant la tenue de toute manifestation. » Selon Me Dodji Apévon sur une radio locale, l’autorité administrative ne pouvait tenir compte du mercredi férié car, estime le président des FDR, qu’en rédigeant la lettre d’information, le mercredi n’était pas déclaré férié.
Des axes jugés risqués !
Autres raisons évoquées pour le refus d’autorisation, l’itinéraire. Le choix des axes, selon le ministère de l’administration territoriale, ne répond pas à l’article 9-2 de la loi 2021-021 portant modification de la loi n° 2011-01 du 16 mai 2011 fixant les conditions d’exercice de la liberté de réunion et de manifestation pacifiques publiques modifiée par la loi n° 2019-010 du 12 août 2019.
Les marches annoncées par les partis de l’opposition devraient partir de Bè Gakpoto pour sillonner : Rond-point marché de Be- Commissariat Fiata-Deckon-Colombe de la Paix et chuter au Bas-fond Saint Joseph. Des axes que l’administration territoriale estime être entre autres la nationale N1, des routes bitumées ou encore des zones proches de services de sécurités, camp militaire ou zones de fortes activités économiques.
Quelle alternative ?
ADDI, ANC, FDR, PSR et Front citoyen Togo debout (FCTD) projetaient une marche de protestation contre le changement de régime politique initié à travers l’adoption d’une nouvelle constitution du pays par les députés de la législature 2018-2023. Un changement pour lequel le parti au pouvoir et ses partis alliés sont en campagne dit « d’information et de consultation » lundi et mardi.
Après l’interdiction de leur manifestation, ces partis de l’opposition se concertent pour définir la marche à suivre. Leur objectif, faire arrêter le processus en cours pour le changement de la constitution.
Justin AMEDE