La délicate « tournée d’information et d’écoute des populations sur la révision de la Constitution » annoncée par la présidence, il y a quelques jours, débute effectivement ce lundi 8 avril.
La nouvelle Constitution votée ce 25 mars adoptée par les députés, en fin de mandat depuis décembre dernier, continue de faire des vagues. Le tollé qu’elle suscite oblige dans un premier temps Faure Gnassingbé a demandé une seconde lecture à l’Assemblée nationale.
Rencontre républicaine
Dans la foulée, le chef de l’Etat rencontre une délégation du bureau de l’Assemblée nationale. « Cette rencontre républicaine fait suite à la demande du chef de l’État de procéder à une deuxième lecture de la loi de révision constitutionnelle votée le 25 mars 2024, en vue d’une nouvelle délibération de l’Assemblée nationale », indique un communiqué officiel.
La révision constitutionnelle est présentée, selon la même note, comme une « importante réforme ». Une mission est assignée à Yawa Djigbodi Tségan, la présidente de l’Assemblée nationale, et sa suite, celle « d’engager de larges consultations avec toutes les parties prenantes de la vie nationale ».
Tournée d’information et d’écoute ?
Ce que l’Assemblée nationale appelle une « Tournée d’information et d’écoute des populations sur la révision de la Constitution » démarre ce lundi 8 avril dans le Kpendjal. Pour la première journée, les cibles sont les chefs traditionnels, les groupes organisés. Ladite tournée prendra fin le 9 avril prochain par l’étape de Yoto.
Le pouvoir en place tiendra-t-il compte des avis de ses détracteurs ? Ces derniers, composés en grande partie des partis de l’opposition et de la société civile, sont nombreux à détester le régime parlementaire que des députés en fin de mandat ont adopté.
A voir la nature de la contestation dans le pays, cette tournée ne sera pas facile pour ses initiateurs à moins que le pouvoir en place choisisse d’écouter ceux qui ne peuvent rien lui refuser.
Dans l’opposition, c’est le vent debout contre le report des élections législatives et régionales prévues le samedi 20 avril et la révision constitutionnelle. En effet, l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), l’Alliance nationale pour le changement (ANC), les Forces démocratiques de la République (FDR), le Pacte socialiste pour le renouveau (PSR) et le Front citoyen Togo débout (FCTD) « appellent les populations à les rejoindre pour une grande manifestation de protestation les 11, 12 et 13 avril » prochains.
« Les Togolais sont en colère et ils veulent que ce projet de loi constitutionnelle soit purement et simplement retiré », insiste Nathaniel Olympio, le président du Parti des Togolais (PT).
Kossivi ADJOGBLE