Le gouvernement togolais réagit aux critiques suite au rapport d’audit de la Cour des Comptes. Dans un communiqué publié jeudi nuit, le gouvernement rejette toute idée de malversation ou de fraudes. Elle revendique l’initiative de l’audit et la publication des résultats.
Selon le gouvernement, l’idée était de faire preuve de « transparence et de pédagogie ». Dans son communiqué, le gouvernement togolais affirme que l’ « audit réalisé par la Cour des comptes se penche sur la légalité et l’éligibilité des ressources et des dépenses ». Il argumente qu’il s’agissait donc de se prononcer sur « le respect des procédures définies par les conventions de financement et les lois et règlements en vigueur ». L’exercice devrait donc permettre à l’exécutif d’en tirer les leçons.
Le communiqué gouvernemental réfute ainsi toute idée de malversation ou de fraudes exprimée par les populations dans le commentaire de l’audit de la Cour. Et pour cause, malgré l’opinion de la Cour rejoint par le gouvernement qui évoque la transparence, la régularité, la conformité des dépenses ; l’audit a tout de même révélé des dépenses de millions de francs Cfa sans la moindre preuve ou justificatives. Mais également, l’incapacité d’acteurs majeurs à fournir à la Cour dans les délais requis des éléments justificatifs des dépenses.
Dans ce méli mélo, le gouvernement feint ne pas comprendre l’indignation des populations. la majorité des critiques, au-delà des chiffres inscrites à l’ordre des dépenses, porte sur les manques de justificatifs, des passations de marché à des entités qui répondent à peine au minima des règles, comme des sociétés sans carte d’opérateurs économiques, identités commerciales et qui ont pu se voir confier des marchés de dizaines de millions. C’est bien ce qui choque l’esprit.
Dans sa tentative d’explication, le gouvernement évoque sa préoccupation à sauver des vies dans la gestion de la crise. Une excuse qu’il va soutenir en rappelant que sa gestion de la crise a été appréciée par tous les acteurs impliqués.
En clair, les autorités togolaises disent avoir eu la primeur du rapport et décidé de sa publication. Aucune surprise donc pour elles en ce qui concerne les manquements et irrégularités relevées. Elles rassurent avoir pris acte de ces manquements et des recommandations.
Malgré cette sortie de l’exécutif, des questions de fonds persistent. A l’instar des commandes payées mais non livrées en entier, le choix de certaines dépenses exorbitantes sans justificatifs, de la difficulté de traçabilité de bien de dépenses. La réponse du gouvernement se résume en quelques « la Cour n’a pas établi de rapport de malversations ou de fraudes ! »