Ferdinand Ayité
Ferdinand Ayité, Isidore Kouwonou et Joël Egah . Capture d'écran de la chaine Youtube ''L'Autre Journal''

Ferdinand Ayité, Directeur de publication du journal ‘’L’Alternative’’ et Joël Egah de ‘’Fraternité’’ sont sous mandat de dépôt depuis vendredi. Accusés d’outrage à autorité, une information judiciaire est ouverte contre eux. Y compris Isidore Kouwonou, le troisième journaliste impliqué et placé sous contrôle judiciaire.

Isidore Kouwonou, animateur de l’émission ‘’L’Autre journal’’ est sous contrôle judiciaire. Ses deux invités à l’émission incriminée sont retenus par la justice. Ce qu’on reproche aux deux prévenus, Ferdinand Ayité et Joël Egah, c’est d’avoir tenu, lors d’une émission sur la chaine Youtube du journal ‘’L’Alternative’’, des propos outrageants vis-à-vis de deux ministres Seulement, ils sont inculpés sur la base du code pénal, et non du code de la Presse. Selon nos informations, les autorités judiciaires brandissent le fait que Youtube n’est pas reconnu comme un média et souhaiteraient donc écarter le délit de presse, en faisant appel à l’article 490 du code pénal.

Contacté ce samedi l’avocat des confrères, Maître Edem Kpadé, confirme l’ouverture d’une information judiciaire contre les journalistes. Mais il ne comprend pas la démarche. Pour Me. Kpadé, dans le cas précis, « nous avons le corps du délit, la vidéo est là, je ne sais pas pourquoi ils décident d’ouvrir une information », explique-t-il. « Le but inavoué, c’est de faire en sorte qu’ils passent le plus de temps en prison », croit savoir l’avocat des accusés.

Une saisine directe !

Selon nos sources, il n’existe pas de plainte signée en bonne et due forme contre les journalistes. Vendredi, une déclaration de Me Edem Kpadé a circulé sur les réseaux sociaux. L’avocat y expliquait que la plainte visant ses clients ne lui a pas été présentée. Ce samedi, la défense revient sur ce point. « En réalité, personne n’a porté plainte », soutient Me Kpadé. A en croire l’avocat des journalistes, et selon les échanges avec le parquet vendredi, « c’est le ministre de la justice qui a instruit à faire des enquêtes par rapport à l’outrage dont sont accusés les trois confrères », précise l’avocat. Une saisine d’énonciation donc !

Contactée, l’autorité judiciaire en charge de l’affaire a déclaré qu’il n’était pas indiqué de communiquer avec la Presse.

Ferdinand Ayité, Joël Egah sont tous les deux sous mandat de dépôt. Isidore Kouwonou placé sous contrôle judiciaire.

Les organisations de la Presse togolaise qui suivent le dossier devront réagir dans la journée. De nos sources, elles adopteront une démarche de conciliation.

Carlos Tobias