Unicef Togo a organisé, avec le ministère de l’Action sociale, de la solidarité et de la promotion de la femme, une table ronde pour discuter de l’état de la protection des droits des enfants au Togo.
Ce rendez-vous bilan a eu lieu, lundi 25 novembre, et a aussi connu le lancement officiel du « rapport sur la situation des enfants dans le monde, projection 2050.» Acteurs publics et privés, partenaires techniques et financiers ont ensemble abordé les défis qui restent à relever pour l’accomplissement des enfants au Togo et dans le monde.
Le but de cette table ronde est de se projeter dans l’an 2050, avec un point sur les actions menées jusqu’ici pour la protection des enfants; le bilan des actions déjà menées. Unicef Togo et le ministère de l’Action sociale, de la solidarité et de la promotion de la femme ont convié l’ensemble des partenaires du pays à mener des réflexions inspirées de la vision du pays, celle de d’avancer vers l’inclusion en tenant les petites mains. Une allusion faite à la nécessité de mettre l’enfant au cœur des politiques publiques de développement.
Cette table-ronde est organisée dans le cadre de la célébration de la journée de l’enfance. Elle était une opportunité de bilan et de prise d’engagements. Les autorités togolaises reconnaissent que, malgré les efforts faits depuis des années, la bataille pour le droit des enfants reste encore grande. « Si la convention des droits de l’enfant a marqué une étape décisive de la préservation du bien-être des enfants, la réalité nous indique, hélas, que des millions d’enfants demeurent encore aujourd’hui à l’écart de ces droits, victimes de l’extrême pauvreté, de l’exclusion, de la violence ou de la discrimination », a fait constater Pr Kossiwa Zinssou-Klassou, ministre de l’Action sociale. Le Togo, en ce qui le concerne, dispose d’un arsenal juridique permettant de protéger au mieux le droit des enfants. Ce qui reste, c’est tenir compte des défis mondiaux qui mettent en péril la protection de ces derniers.
Ajustements
Dans ce contexte, le dérèglement climatique, le débordement de la crise sanitaire au Sahel, l’impact du numérique deviennent des problématiques dont il faut désormais tenir compte pour mieux garantir le droit des enfants. Êtres fragiles, les enfants ont donc besoin que les adultes agissent avec plus d’engagement pour protéger leurs droits. Ceci doit se faire en « apprenant à l’enfant ses devoirs vis-à-vis de lui-même, de ses parents, de sa famille, de sa communauté, du Togo, de l’Afrique et vis-à-vis de l’humanité toute entière », a insisté le ministre de l’Action sociale.
Disposant de l’un des meilleurs cadres de promotion des droits des enfants, le Togo veut améliorer davantage les performances, « poursuivre l’exploration des voies et moyens appropriés pour relever les défis présents et émergents ; afin de faire du Togo un pays où les enfants vivent, grandissent et se développement dans des conditions qui répondent à leurs besoins spécifiques », a rassuré Pr Zinsou-Klassou.
Appréciations
L’engagement du Togo est apprécié par ses partenaires, notamment l’Unicef. Son représentant résident par intérim, Dr Isselmou Ould Boukhary a saisi cette occasion pour rappeler que chacun a un rôle à jouer dans la protection des droits des enfants. « Chaque enfant, peu importe ses origines, son sexe, ses capacités, son statut, mérite une change égale de grandir, de s’épanouir et de contribuer à la société », a souligné le Représentant résident p.i de l’Unicef au Togo. « Le droit des enfants dépend des décideurs politiques mais aussi des parents, de la société civile, de l’environnement et de beaucoup d’autres facteurs…donc chacun a un rôle à jouer », a insisté Dr Ould Boukhary. Pour lui, c’est un impératif moral.
L’augmentation des ressources allouées à l’amélioration de l’éducation (de l’enfance), (+52% d’augmentation du budget de l’éducation entre 2022 et 2024) traduit l’engagement du gouvernement à atteindre les objectifs dans le secteur, a noté l’Unicef Togo. De même, la quasi parité fille-garçon dans l’éducation, la formation des enfants pour la qualité de l’apprentissage…l’implication des leaders traditionnels et organisations communautaires qui a permis d’enregistrer des améliorations dans la protection des droits des enfants (lutte contre le mariage forcé, l’enregistrement des naissances, l’abandon des mutilations génitales féminines) sont entre autres des progrès dont s’est félicité le Représentant résident au Togo. Dr Ould Boukhary a aussi rappelé qu’il faut garder à l’œil les défis du changement démographique, de la crise climatique et environnementale et les conséquences des nouvelles technologies sur le développement des nouvelles générations. Ce qui commande de changer de paradigme « pour choisir un avenir différent dans lequel chaque enfant pourra survivre, s’épanouir et façonner le monde qui l’entoure…l’avenir est entre les mains de ces enfants », a rappelé le haut fonctionnaire de l’Unicef Togo.
Plaidoyer
C’est la préfecture du Golfe, territoire administratif où s’est tenue cette table-ronde qui a porté le plaidoyer en faveur des enfants à l’occasion. Koffi Melébou, Secrétaire général de la préfecture du Golfe a dénoncé les pratiques sociales, culturelles et cultuelles qui hypothèquent l’avenir des enfants et donc le développement du pays.
« Chaque enfant a le droit de vivre en paix, en bonne santé et en toute sécurité. Vous êtes des acteurs clés, nous sommes des acteurs principaux dans la chaîne de production de l’usine politique pour l’efficacité des actions publiques. Recréons notre environnement politique en mettant en avant les mérites et les droits des enfants afin de leur garantir un avenir assuré, prometteur et significatif. Les chicha, les drogues et les boissons à outrance doivent cesser », a lancé M. Melebou, comme un appel vibrant aux acteurs.
L’UNICEF préoccupé par les « obstacles qui entravent (l’) épanouissement » des enfants