La circulation sur le tronçon Hôte Sarakawa-LCT semble redevenir fluide depuis quelques jours. Devenu le tronçon de tous les dangers et de tous les mépris des règles de la circulation, l’axe d’à peine 500m a été le théâtre d’un énième accident mortel le 18 août 2020. Une jeune étudiante s’est vu ôter la vie par un camion qui, dans une manœuvre, a fait chuter son conteneur sur la victime. La vague d’indignation et d’émotion face à cette dérive de plus aura été entendue. Mais à quel prix ?
Depuis quelques jours, la circulation redevient normale sur l’axe Hôtel Sarakawa – LCT. Il y a encore quelques semaines, les usagers de la route devraient parcourir ce tronçon au risque de leurs vies, en partageant avec des camions remorques le peu de bout de chaussée libre, faute d’un stationnement anarchique devenu la règle de ces gros porteurs en direction de Lomé Container Terminal (LCT). Les accidents sur la voie sont fréquents car très souvent, l’obstruction anarchique de la voie entraine un bouchon sur des kilomètres.
C’est dans ce contexte qu’une jeune étudiante a laissé sa vie dans une chute de conteneur le 18 août 2020. Le scénario de l’accident a suscité de l’indignation et plusieurs voies se sont levées pour interpeller les autorités togolaises, celles du Port Autonome de Lomé et la LCT, de même que tous les acteurs impliqués dans le trafic portuaire. Quelques jours après le drame, les usagers de la route peuvent enfin prétendre rouler en toute sécurité sur cette portion de la voie.
Les demi-tours enfin interdits !
Les critiques ont été entendus. Désormais, il est interdit aux gros porteurs de faire un demi-tour sur l’axe. Des panneaux d’interdiction de la manœuvre y sont enfin implantés. Cependant, mardi 8 septembre 2020, en plein reportage sur l’axe, un camion s’est engagé pour ce demi-tour mortel avant de se raviser à la vue de notre caméra. Vincent, employé d’une société riveraine nous confirmera que certains conducteurs continuent toujours de faire ces demi-tours malgré les panneaux.
Autre changement observé sur la voie depuis quelques jours, il n’y a plus de stationnement des camions sur la chaussée le long du tronçon. Le parc prévu pour les camions lors du réaménagement de la route s’est révélé restreint depuis plusieurs années déjà. Laissant libre cours aux conducteurs qui ont fait de la chaussée leur parking, en attendant leur chargement à LCT. Ceci, en mettant en veilleuse toutes les règles de la circulation. Car, il n’existe aucun parking régulièrement installé sur ce tronçon. Le mal se déroulait sous les yeux de tous sans gêne au prix de vies humaines.
Cependant, le problème n’est pour l’instant pas réglé. Il est simplement déplacé. En effet, de plus en plus de gros porteurs prennent d’assaut les ruelles du quartier riverain pour leur stationnement. Désormais, ce sont les mères de ce quartier qui ont la peur au ventre pour la vie de leurs progénitures. En vacance, « ils courent dans tous les sens et avec ces camions qui viennent garer devant nos maisons, nous n’avons plus nos cœurs en place », s’alarme une revendeuse de riz au bord de la voie. « Il faut qu’ils trouvent une solution à ce problème, si non ce qui pourrait arriver serait pire que les accidents qu’on évite sur la route », renchérit un sexagénaire exaspéré devant son portail dans une ruelle du quartier.
Si l’arrivée sans cesse croissante des gros camions pourrait être synonyme de la bonne marche des affaires sur la plateforme portuaire, il semble désormais évident que de sérieuses solutions devront être envisagées pour les infrastructures d’accueil de ces acteurs. Car, le développement économique ne peut se faire au mépris de la sécurité des populations.
Ben Souleyman