Diomaye Diakhar Faye
Diomaye Diakhar Faye, dimanche 24 mars lors de son vote. Image @DiomayeFaye

Bien qu’il n’ait jamais occupé un poste électif, Bassirou Diomaye Faye est porté à la tête de l’Etat  sénégalais, avec 54,3%, dès le premier tour de l’élection présidentielle du 24 mars. La cérémonie de son investiture se déroule ce mardi à Diamniadio, près de Dakar.

Bassirou Diomaye Faye, 44 ans, va être investi dans les heures qui suivent comme nouveau président de la République du Sénégal, succédant ainsi à Macky Sall. Ce dernier, âgé de 62 ans, quitte un poste qu’il a occupé pendant les douze dernières années.

C’est devant une foule impressionnante, comprenant plusieurs chefs de l’Etat que le plus jeune président de l’histoire de ce pays depuis l’indépendance devrait prêter serment et entamer la gestion des affaires de la cité.

Rupture

Cet ancien cadre des Impôts, formé à l’Ecole nationale d’administration (ENA) du Sénégal, se présente lui-même comme un président de la « rupture ». Panafricaniste de gauche, lui et son compagne Ousmane Sonko incarnent une nouvelle génération de dirigeants prêts à bousculer l’ancien ordre établi.

Le nouveau président va-t-il pour autant suivre les lignes dures des juntes militaires au pouvoir au Sahel, consistant à donner du fil à retordre à l’Elysée ? Celui qui est surnommé « Diomaye », (l’honorable en sérère), le premier président officiellement polygame serait différent des partisans de la rupture frontale avec l’ex-puissance coloniale, estime-t-on dans certains milieux politiques dakarois.

Attentes

Bassirou Diomaye Faye une fois intronisé ce mardi 2 avril 2024 devrait trouver rapidement des « Sénégalaises et Sénégalais de l’intérieur et de la diaspora connus pour leur compétence, leur intégrité et leur patriotisme » pour mettre en application son programme de société dont les contours restent encore flous.

L’auteur d’une trajectoire fulgurante jusqu’au sommet de l’Etat parviendra-t-il à trouver le format pour faire passer ses lois à l’Assemblée nationale, parce que n’y disposant pas de majorité ? Ce sera un casse-tête pour lui à moins qu’il opte pour une dissolution.

Mais le gros des défis reste la problématique de l’emploi. Au Sénégal, 75% de la population à moins de 35 ans. Officiellement, le taux de chômage est chiffré à 20%. Conséquence, pour éviter la pauvreté, ils sont nombreux à fuir le pays. Une partie de la jeunesse n’hésite pas à prendre la route de l’occident espérant trouver le bonheur sur le vieux continent, risquant leur vie.

Kossivi ADJOGBLE