Personne ne connait encore les résultats officiels des élections en Angola et déjà les esprits s’échauffent. Seuls des résultats partiels -portant tout de même sur plus de 90% des suffrages- circulent pour affirmer que le MPLA, parti au pouvoir depuis plus de 40 ans, aurait rassemblé près de 65% des électeurs. Quelques instants plus tard, le chiffre qui apparait n’est plus que de 60%…. Euronews va jusqu’à affirmer que les observateurs internationaux sont satisfaits de la consultation…. Qui sont ces observateurs internationaux ????
L’Union Européenne n’en a pas envoyé puisque le gouvernement angolais a refusé ses conditions: la possibilité pour les observateurs d’avoir accès à tous les bureaux de vote….. Impossible a t on répondu officiellement à Luanda parce que « la sécurité de ces observateurs n’auraient pas pu être garantie »….. Selon un grand quotidien français: « Bruxelles assimile ce refus à la volonté du MPLA -le parti au pouvoir depuis près de 50 ans- de masquer des fraudes électorales ».
Les pages officielles des candidats de l’opposition et celle du rappeur Luaty Beirao -une des voix les plus fortes chez les jeunes- ne publient plus rien. Elles sont silencieuses depuis plusieurs heures. Comme tétanisées. Isaias Samakuva, le leader du principal parti d’opposition a seulement déclaré il y a quelques heures: « le pays n’a pas encore de président. Il n’a pas encore de députés »
La situation est si dangereuse qu’un des leaders de l’opposition, Paulo Lukamba Gato, député de l’UNITA, ex-candidat à la primaire dans son parti, a lancé un appel très clair sur sa page Facebook: « Je vois ici et là sur les réseaux sociaux…. parler de guerre. On ne parle pas de guerre avec autant de légèreté…. Le peuple angolais de Cabinda à Cunene a rempli son devoir… Il appartient à la classe politique d’assumer son rôle de calme et de sérénité en ayant comme pierre de touche uniquement la vérité électorale selon les dispositions de la loi et de l’intérêt national. »
D’après des informations parues il y a plusieurs jours les partis d’opposition et certaines personnalités locales affirmaient qu’elles s’étaient dotées d’outil pour comptabiliser les scrutins de façon indépendante: est ce que ce sont ces chiffres potentiels qui font reculer l’organe officiel de décompte des voix dans la publication officielle des résultats ?
Curieusement un certain nombre de chefs d’état voisins -pas parmi les plus démocratiquement élus- ont d’ores et déjà félicités le remplaçant de Dos Santos pour « sa victoire ».
Ce n’est pas beau la démocratie ?????
De Montréal, Yves Loiseau