Espace Talanoa, un stand promoteur du cadre de dialogue facultative dans le cadre du renforcement et de la mise en œuvre de l'accord de Paris
Espace Talanoa, un stand promoteur du cadre de dialogue facultative dans le cadre du renforcement et de la mise en œuvre de l’accord de Paris

«Les impacts des changements climatiques n’attendront pas 2020» martelait à l’ouverture de la COP23, la République du Mali au nom du groupe de négociateurs des pays africains. Avec les petites îles insulaires, les pays arabes et l’ensemble des pays dits les plus vulnérables aux impacts des changements climatiques, un front est né. Il revendique l’engagement, des actions d’atténuation et des contributions pour aider les pays vulnérables à faire face aux changements climatiques. Ceci, en attendant l’entrée en vigueur de l’accord de paris à partir de 2020. Les négociations menées sous la direction du Maroc ont permis ce mercredi  la mise sur pied d’un texte qui sera soumis à la plénière de la COP23 pour adoption le 17 Novembre prochain. La lutte farouche des pays riches comme les USA pour déclasser ce point de l’ordre du jour n’aura donc pas abouti.

Arguant que le calendrier des négociations de Bonn 2017 était trop chargé, les USA de Donald Trump persistent et signent depuis le début de la conférence, que le programme d’adoption de texte sur les actions d’atténuation pré 2020 devrait être reporté dans un autre cadre de discussions.

Pas question, il n’y a pas de temps à perdre. Les pays vulnérables, souvent les moins pollueurs ne peuvent fermer les yeux sur les impressionnants dégâts humains et matériels qu’ils subissent régulièrement ces dernières années. Sur la base du protocole de Kyoto encore valide jusqu’en 2020, les Etats développés ainsi que les pays en développement ont été priés de soumettre leurs contributions à la lutte contre les changements climatique avant 2020. Depuis l’accord de Paris, certains pays ont trouvé cette clause caduque et n’attendent que 2020 pour engager des actions conformément à l’accord de Paris.

Selon Aziz Mekouar, ambassadeur du Maroc aux négociations,  c’était un parcours de combattant de pouvoir inscrire ce point à l’ordre du jour. Depuis le matin du 15 novembre, un projet de texte a pris une fulgurante ascension dans les négociations en dépit du mécontentement des USA. Une sorte de texte a donc été concocté et sera soumis au vote  des ministres des pays le vendredi 17 Novembre à la plénière de la COP23.

Une avancée très saluée par le Maroc, meneur des négociations sur ce sujet, pays ayant présidé la COP22. Dans le cadre du protocole de Kyoto qui a 20 ans cette année, les pays développés étaient censés s’engager à financer et à soutenir les pays en développement avant 2020 ; tout en travaillant à réduire considérablement leurs émissions en carbone. Ces économies riches devaient également constituer un fonds de  100 milliards de dollars avant 2020 pour permettre aux pays en développement d’atteindre leurs objectifs en matière d’atténuation des émissions.

Les textes entrepris ce 15 Novembre, rappelle la présidence de la COP et le secrétaire général des Nations Unies à exiger de toutes les parties, un inventaire d’actions engagées et les progrès accomplis en matière de réduction au cours de la deuxième période du protocole de Kyoto et à réfléchir à un moyen de ratification du protocole de Doha. A ce jour, seuls 84 pays l’ont déjà fait.

S’il est adopté, il devra amener les parties à soumettre déjà l’an prochain, lors de la COP24, un inventaire de leurs mesures d’atténuation et leur contribution pour aider les Etats vulnérables à surmonter l’adaptation. Ce sera dans le cadre d’un dialogue facultatif appelé Talanoa. Une bouffée d’air pour beaucoup de militants et d’organisations environnementalistes qui croisent les doigts pour ce 17 novembre 2017.

Alo Lemou, depuis la COP23 à Bohn