« Nourrir l’Afrique : souveraineté alimentaire et résilience », c’est le thème de la deuxième conférence de Dakar sur l’alimentation. Huit ans après la première, la conférence Dakar 2 appelle à faire du continent un grenier du monde, mais un grenier qui s’assure d’abord de nourrir les africains.
Une trentaine de chefs d’Etat, 70 ministres et un parterre de participants du secteur privé, du monde agricole, partenaires au développement sont à Dakar du 25 au 27 janvier. Huit ans après la première conférence de Dakar sur l’alimentation, le continent n’est pas parvenu à l’autosuffisance alimentaire. Une honte, a estimé le président kényan. William Ruto, a déclaré : « c’est une honte que 60 ans après notre accession à l’indépendance, nous soyons réunis pour discuter de la façon dont nous allons pouvoir nous nourrir. Nous pouvons et nous devons faire mieux ».
L’Afrique doit donc mieux faire. Pour Macky Sall, le président sénégalais, « de la ferme à l’assiette, nous avons besoin d’une souveraineté alimentaire totale, et nous devons accroître la superficie des terres cultivées et l’accès au marché pour renforcer le commerce transfrontalier ». Macky Sall recommande d’ajouter de la valeur à l’agriculture agricole, tout en intensifiant l’utilisation des technologies.
Pour accompagner les Etats, le Groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) a annoncé 10 milliards de dollars à investir dans l’agriculture du continent. « Nous devons placer la barre plus haut. Nous devons rehausser notre ambition. Nous devons nous lever et nous dire : il est temps de nourrir l’Afrique. Le moment est propice, et l’heure est venue. Nourrir l’Afrique, c’est ce que nous devons faire », estime le président de la BAD, Akinwumi Adessina. A Mahamat Faki, président de la Commission de l’UA d’ajouter : « la souveraineté alimentaire devrait être notre nouvelle arme de liberté ».
Selon la BAD, plus de 283 millions d’Africains souffrent quotidiennement de la faim. Ce qui n’est pas acceptable, reconnaît Dakar 2. Le président du Nigéria, Muhammadu Buhai va alors marteler : « nourrir l’Afrique est un impératif. Nous devons veiller à nous nourrir aujourd’hui, demain et à l’avenir ».