Une histoire émerge des pages de l’œuvre « Les Martyrs du Tabou suivi de qui est la sorcière ? » de l’écrivain togolais Folikoé Koulihouen. L’œuvre résonne comme un écho des expériences souvent tues des survivantes d’abus sexuels. Un sujet toujours d’actualité. La récente conférence café littéraire du samedi 02 mars 2024, a dévoilé l’aventure complexe et délicate de cette œuvre, ce qui met en lumière le thème douloureux des violences sexuelles. Embarquons ensemble dans un voyage à travers les mots et les émotions, de cette œuvre.
Composé de nouvelle et de pièce de théâtre, l’ouvrage de 104 pages, explore le parcours d’une jeune femme qui a enduré en silence le fardeau d’une agression sexuelle.
Le récit se dévoile au moment où Sylvie, sur le point de se marier, décide de rompre le silence qui a marqué sa vie. La rencontre avec son futur mari devient ainsi une séance d’information, illustrant la réalité poignante de nombreuses femmes contraintes de garder leurs douleurs cachées.
Sylvie, en tant que personnage principal, devient la voix symbolique de toutes les femmes confrontées à des abus sexuels, souvent contraintes au silence et confrontées à des jugements sans comprendre leur véritable douleur. Ces survivantes sont étiquetées à tort, sans que la société ne leur offre la possibilité d’être écoutées et soutenues. Lors de cette conférence café littéraire, l’accent a été mis sur la nécessité de sensibiliser le public sur le fléau, de mener réellement une action de prévention contre le mal pour une société plus épanouie selon l’auteur Folikoé Koulihouen « l’idée de cette conférence café littéraire c’est de porter un message pour que le Togo sache que les abus sexuels ne sont pas des choses qui se passent ailleurs, ce sont des choses qui sont proches de nous. Nous voulons donc informer le public sur tout le mécanisme de la prévention à la réaction, de la réaction au suivie, l’œuvre est dans ce sens un point focal», explique-t-il. Folikoé Koulihouen a ainsi de par sa plume créé une œuvre qui va au-delà des pages pour devenir une source d’inspiration pour la femme responsable de demain.
Cette rencontre a aussi ouvert une porte vers la compréhension et l’empathie, invitant chacun à réfléchir sur le pouvoir du silence brisé et sur la manière dont la guérison individuelle peut contribuer à façonner une société plus compatissante et éclairée. Christelle Pocanam préfacière de l’œuvre et l’une des panélistes estime que « l’information a été davantage propagée, les personnes qui n’étaient pas vraiment au courant des réalités que cachent les violences sexuelles partent plus aguerries, avec d’autres aspects de la chose qui leur permettront d’être de vrais accompagnateurs des victimes et d’apprendre à prévenir les cas de viols.»
Rappelons qu’au Togo en 2022, 8000 cas de violences sexuelles ont été enregistrés, ce qui appelle à plus d’engagement de la part des différents acteurs.
Sylvie OUEDRAOGO.