Convention collective
Des journalistes lors d'un reportage au Togo

Alors que le monde célébrait ce 3 mai la journée mondiale de la liberté de la Presse, Benoît Dosseh, échange le temps d’une journée la plume de reporter contre celle d’un poète. Mieux, notre confrère laisse place à son talent d’artiste pour déclamer, avec des mots, les maux qui menacent les professionnels des médias.

Bonne lecture

Le chien de garde

Gardien de maison, garant de la quiétude

De ses habitants, contre la malveillance

Des agrippeurs qui la croient sans surveillance

Chaque fois qu’ils peaufinent leur turpitude.

 

Il aboie, grogne et sort des crocs acérés.

Usant d’un œil de lynx avec rectitude,

Sa plume déniche les vicissitudes

Dans ce dédale de clics trop accélérés.

 

Chiens de races ou chien de garde, la rage

De l’incompréhension exponentielle fait

Naître puis croître un sublime imparfait

Rapport d’amour-haine issu d’un titrage

 

Scientifiquement confus, diffus, farfelu.

Romancier d’un quotidien trop sans romance ;

Jadis idolâtré pour ses performances,

Il est décrié, discrédité dans l’absolu.

 

Trop complaisant, trop laxiste, trop aveugle.

Trop esseulé, trop acculé, trop injurié.

Dans ce magnifique tintamarre d’alliés

Le chien de garde, un bovin qui meugle?

Benoît Dosseh