Bien que le pays regorge de beaucoup de talents, le septième art peine à décoller, en dehors de quelques initiatives qui ont su trouver une place de choix hors des frontières nationales.
Beaucoup se rappellent encore de comment le paysage audiovisuel togolais a été marqué par la web-série « Ahoé », une production en langue locale de 10 épisodes de 26 minutes racontant les réalités nationales. Elle a été financée, en partie, par crowdfunding, un financement participatif. En clair, les Togolais se sont mobilisés pour financer une œuvre web-série qui parle de leurs réalités quotidiennes.
Difficultés
« Ahoé » reste, semble-t-il, une exception. Car beaucoup d’initiatives n’aboutissent pas faute de moyens financiers.
En effet, le septième art togolais manque de moyens adéquats et de bon cadre de promotion et de formation. Amouzou Folligan Ayélété, 44 ans, plus connu sous le nom de Steven AF, réalisateur et producteur de cinéma togolais, auteur notamment des séries ‘’Fruit de la passion’’ et de ‘’Ton pied mon pied’’ a dû lancer, en novembre 2021, un appel aux bonnes volontés afin de produire ‘’Le coup de grâce’’. Un long-métrage, un film d’action pourtant de bonne facture.
« Ce projet, nous l’avons financé sur fonds propres et c’est beaucoup d’argent que nous avons mis dedans, parce que nous le faisons pour porter haut notre cinéma et montrer que le Togo a des potentialités. Mais, aujourd’hui nous avons besoin d’être soutenus pour finir le projet et on espère qu’après la sortie de la bande annonce, les gouvernants, les entreprises et les bonnes volontés pourront nous aider… Notre souhait, c’est de sortir le film en cette fin d’année », a-t-il déclaré au confrère Togobreakingnews.
Si par le passé, les nuits de Lomé furent rythmées par le cinéma, les grands écrans de la capitale, notamment, Le Rex, le Togo, le Champs-Elysées ou encore le 24-Janvier, n’existent plus. Ils ont tous mis la clé sous le paillasson. A cause, reconnaissent les acteurs, du manque de soutien des pouvoirs publics.
Espoir
« Quand on voit la quantité et la qualité des productions à venir, on peut être très optimiste », espère Steven Af.
Songoï Paul Thassoa, le promoteur du Togo Film International, est formel. « On doit promouvoir le cinéma pour que nous puissions garder nos images. Le cinéma, c’est avant tout la mémoire d’une nation, la mémoire d’une culture », a-t-il insisté dans des propos rapportés.
Afin de permettre que le cinéma franchisse un nouveau cap, des réformes sont entreprises. L’une d’elles concerne la transformation de la Semaine nationale du cinéma togolais (SNCT) en Festival international du film du Togo (FIFTO). Une innovation censée redorer le blason du septième dans le pays.
« Cinéma togolais : de l’industrialisation à la profession ». C’est d’ailleurs le thème choisi pour la 8è édition du FIFTO qui se déroulera du 3 au 10 août 2024 à Lomé. Avec comme pays d’honneur invité la Côte d’Ivoire. Enfin, pour mettre véritablement la lumière sur les talents et les productions ?
Kossivi ADJOGBLE