37 médias audiovisuels privés du Togo ont vu leurs autorisations d’installation et d’exploitation renouvelée jeudi par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication. Ils ont signé une convention avec la HACC pour définir les conditions et le cadre légal de leurs activités. Les télévisions privées togolaises ont-elles une réelle côte auprès de l’audimat togolais de plus en plus conquis par les médias étrangers ? C’est la percée des chaînes câblées et libre d’accès qui fait lancer le débat !

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Ils ont alors leurs sésames pour continuer par émettre. Pour eux, une étape est franchie (une trentaine d’organes attendent pour signer la même convention, une fois leurs situations régularisée, selon l’institution). Ce n’est pas pour autant qu’ils sont sortis de l’auberge.

De plus en plus, les médias audiovisuel au Togo sont confrontés à une rude concurrence extérieure. Les télévisions sont particulièrement touchées, avec notamment des baisses de chiffres d’affaire. L’accessibilité des chaines câblées internationales via les antennes paraboliques lance un défi majeur à ces télévisions locales. Un récent article publié par le journal Africa rendez-vous relevait la préférence des chaines étrangères (à Lomé par exemple) par des téléspectateurs au détriment des chaînes locales.

⇒Des investissements en deçà des ambitions

Le paysage médiatique togolais est animé par une dizaine de télévisions. A ce jour, il n’existe pas de réelles statistiques sur la percée de ces chaînes dans l’audimat. Difficile de savoir avec exactitude combien  de ménages dispose d’un poste récepteur télé et encore moins les audiences des différentes télévisions. La majorité d’entre elles sont concentrées dans la capitale qu’elles couvrent d’ailleurs assez difficilement.

En cause, des investissements insuffisants pour répondre aux ambitions de ces médias. Une faible extension et donc une faible couverture des zones que ces médias sont censés couvrir. « Lorsque vous vous trouvez dans la situation où pour capter une chaîne, vous êtres obligés de repositionner votre antenne, au risque de perdre les autres signales, vous comprenez que le choix est vite fait au profit de médias sur le câble avec des positions stables. Et surtout qu’en interne, les programmes ne sont pas aussi attrayants », lâche Mathieu (le prénom est modifié), technicien-régie dans une télévision de la place.

Un point sensible est ainsi touché. Même face à la rude concurrence des médias extérieurs, les télévisions privées togolaises peine à conquérir l’audimat local par leurs programmes. Et pour cause, la majorité de ces médias investissent peu dans les productions. Outre les journaux, quelques magazines ; elles diffusent une grande partie du temps, des clips vidéo et des productions étrangères de droit libre. Là encore, certaines télévisions peuvent se contenter de reprendre des programmes proposés par les chaînes étrangères ; leurs concurrentes. Un paradoxe qui apparemment n’émeut pas les acteurs de l’audiovisuel local. La pratique minimise certes l’investissement mais a pour conséquence le désintéressement des populations.

Cependant tout n’est pas que noir. Il existe des émissions, des tranches d’heures qui font tabac. Des questions politiques, sociales accrochent un bon audimat, même s’il n’y a à ce jour aucune enquête scientifique, une sorte de “médiamétrie” pour évaluer les audiences. Les évaluations restent alors à la merci des avis recueillis ça –et-là. L’évidence, de plus en plus se tournent vers les antennes paraboliques. Et même les feuilletons qui étaient la force des télévisions locales sont maintenant souvent suivis d’avance sur ces ‘’chaines de l’extérieur’’. Et ça, ce ne sont pas les licences renouvelées qui vont renverser la tendance. Mais plutôt, la possibilité et la capacité pour les médias locaux de proposer des programmes séduisants avec des productions de qualité, originales et qui répondent aux préoccupations de l’audience visée.