protection sociale
''La sécurité et la protection sociale permettent de couvrir des risques rendant vulnérables les citoyens.''

Adopté en février 2022, aucun pays des 54 Etats africains n’a encore ratifié le protocole additionnel de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples sur les droits des citoyens à la protection sociale et à la sécurité sociale. Réunis dans la capitale togolaise, acteurs de la société civile, parlementaires et représentants d’organes de protection sociale ont été sensibilisés sur leurs rôles dans l’accompagnement des gouvernants, notamment du gouvernement togolais pour la ratification de ce protocole.

Pour le Togo, la ratification du protocole de l’UA sur la protection sociale et la sécurité sociale serait une avancée notoire. Et pour cause, le pays exprime sa volonté à améliorer l’accès des populations à la protection sociale. C’est le cas de l’Assurance maladie universelle (AMU) dont le projet est lancé depuis quelques années. Pour l’ONG Semons en Afrique, la rencontre de sensibilisation tenue mardi « est la concrétisation de la volonté à œuvrer dans le sens de la politique du Chef de l’Etat togolais et de son gouvernement  permettant de promouvoir la protection sociale pour tous », a expliqué Koffi Mawoussi, Secrétaire général de l’ONG.  Selon lui, « il s’agit d’informer toutes les forces potentielles de la nation susceptibles de soutenir le gouvernement pour qu’elles comprennent le bien fondé du protocole et les mobiliser pour son adoption par notre pays. »

Aux côté de Semons en Afrique, des partenaires clés comme la Plateforme africaine pour la protection sociale (APSP). Organisation non-gouvernementale, l’APSP est une plateforme travaillant avec les gouvernements, le secteur privé, les agences de développement, les instituts de recherche et les communautés de base en Afrique. Son engagement est pour la promotion et le renforcement du contrat social entre les Etats et les citoyens en Afrique.

Une synergie commune pour la protection sociale

L’initiative est accompagnée par l’Organisation régionale africaine de la confédération syndicale internationale (CSI Afrique) et la Plateforme africaine pour la protection sociale (APSP). Dr Ghislaine Saizonou épouse Broohm, présidente du Conseil d’administration de Semons en Afrique a estimé « qu’il est temps que ce protocole soit ratifié. Car, il est un document très important adopté par les chefs d’Etat. » Elle soutient son argument par le fait que « c’est la première fois qu’on a un document, et c’est l’Afrique le modèle qui en a donné le ton, où au lieu de parler de personne on parle de citoyen. Ce qui veut dire que où que vous soyez, si nos pays africains décident de ratifier ce protocole, en tant qu’africain, vous allez devoir bénéficier de cette protection sociale au même titre que ceux qui ont la nationalité de ce pays. »

La sécurité et la protection sociale permettent de couvrir des risques rendant vulnérables les citoyens. Ainsi, les acteurs sensibilisés ce mardi 12 septembre ont eu droit à une explication approfondie du Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples sur les droits des citoyens à la protection sociale et à la sécurité sociale; et de l’Agenda social 2063 de l’UA. Par cette sensibilisation, Semons en Afrique et ses partenaires entendent « renforcer la capacité des participants à influencer le processus de prise de décision grâce à des positions conjointes de préparation et de plaidoyer au niveau national pour la ratification et la mise en œuvre de ce protocole. »

A la sortie de la rencontre, l’idée d’une plate-forme de dialogue est née. Objectif, élargir le réseautage pour orienter davantage le plaidoyer politique pour une protection sociale basée sur les droits dans les pays des participants et au-delà. Etaient présents à ce rendez-vous, des députés de l’Assemblée nationale togolaise, des agents de la Direction Générale de la Protection Sociale et de la Direction Générale de l’Action sociale, les syndicats et la société civile, des acteurs du Ministère de l’Accès universel aux soins ; de même que des délégations du Secrétariat technique de l’UA venues de l’Éthiopie et du Kenya.

Carlos Tobias