Le ministre de la santé, enseignant-chercheur, le professeur Moustafa Mijiyawa tend vers sa retraite. A quelques mois de ce repos professionnel, il dresse le bilan de son parcours, dans une correspondance adressée au président de l’Université de Lomé.
En janvier 2024, le professeur Mijiyawa prendra sa retraite. Dans une correspondance publiée par l’Université de Lomé, l’actuel ministre de la santé partage avec la communauté universitaire, les meilleurs souvenirs de son parcours. Un exercice auquel il s’est adonné à travers une correspondance adressée au président de l’UL, prof Dodzi Kokoroko.
« C’est avec l’esprit, la conviction et la fierté du devoir accompli que je pars à la retraite », écrit le futur retraité, médecin et enseignant-chercheur. Moustafa Mijiyawa saisit l’occasion pour adresser ces remerciements à ceux qui ont contribué d’une manière ou d’une autre à l’aboutissement de sa carrière.
Sa carrière, Moustafa Mijiyawa en parle avec recul et modestie. Après une trentaine d’années d’exercice, l’homme est convaincu que l’exercice du double métier de médecin et enseignant lui a permis de mieux connaître l’humain.
Celui qui se prépare à partir à la retraite dresse avec minutie son propre bilan. Cinq professeurs de rhumatologie formés, il a participé à huit jury de concours d’agrégation du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur, le CAMES. Ses travaux de recherches ont contribué à apporter davantage de connaissance sur le profil des affections rhumatismales en Afrique sub-saharienne, rappelle-t-il.
Avant son entrée au gouvernement en 2015, il a été à cinq reprises dans le collège des médecins chargés d’examiner les candidats aux élections présidentielles. Moustafa Mijiyawa ne semble rien oublié de son parcours. « La pratique de soins m’a amené à consulter en moyenne un millier de patients par an pendant un quart de siècle, avec une durée moyenne de 27 minutes par consultation », écrit-il dans sa correspondance.
Demeuré le même, malgré le pouvoir
Le médecin, enseignant-chercheur et ministre revendique son attachement à des valeurs acquises de longues dates. Sa casquette d’homme politique n’aurait rien changé à sa personnalité.
« Fort heureusement et contrairement à des préjugés, je me suis efforcé de rester moi-même, d’éviter la déconnexion souvent induite par l’exercice du pouvoir, de demeurer attaché à ma passion qu’est la quête constante du savoir à travers différentes sources », martèle Moustafa Mijiyawa. Et il témoigne : « au rang des fabuleux atouts comme membre du gouvernement, figurent une meilleure connaissance de mon pays, une meilleure connaissance des hommes, la complexité inhérente à la gouvernance, et la prise de conscience de mon ignorance encyclopédique face à des problèmes a priori simples. »
Moustafa Mijiyawa est Officier de l’Ordre des Palmes Académiques et Officier de l’Ordre du Mono.
Carlos Tobias