Devant le palais présidentiel, le Colonel Michael Randrianiriana a annoncé avoir pris le pouvoir après la destitution du président Andry Rajoelina tôt ce mardi 14 octobre 2025.
A Madagascar la situation sociopolitique s’emballe. L’unité militaire qui s’est ralliée au mouvement de contestation des jeunes depuis samedi, assure avoir pris le pouvoir cet après-midi du mardi 14 octobre 2025. Cette déclaration du colonel Michael Randrianiriana devant le palais présidentiel du centre d’Antananarivo intervient peu après le vote par l’Assemblée nationale d’une loi destituant le président Andry Rajoelina, adoptée par 130 voix sur 131.
« On a pris le pouvoir », a d’abord lancé l’officier qui était à la tête de la Capsat, l’unité militaire qui s’est ralliée aux jeunes manifestants sortis dans les rues pour contester la gouvernance d’Andry Rajoelina.
« On va prendre le pouvoir à partir d’aujourd’hui et on dissout le Sénat et la Haute Cour constitutionnelle. On laisse l’Assemblée nationale continuer à travailler », a confié Michael Randrianiriana.
Malgré son exfiltration du pays et son lieu de résidence inconnu, le chef d’État Andry Rajoelina a dissout l’Assemblée nationale via un communiqué relayé sur la page Facebook de la présidence très tôt ce matin, alors que les parlementaires s’apprêtaient déjà à entamer le processus visant à le destituer. Sur 163 députés, 130 ont voté en faveur de la destitution du président fuyard.
« On va mettre en place un Conseil composé d’officiers de l’armée, de la gendarmerie et des hauts conseillers civils », a déclaré Michael Randrianiriana.
La Gen Z Madagascar
Dénommé la Gen Z, le mouvement de contestation conduit par les jeunes malgaches a éclaté le 25 septembre 2025. Réprimée au début, la contestation s’est intensifiée, faisant au moins 22 morts, selon le bilan des Nations unies.
Le samedi 11 octobre dernier, l’unité militaire Capsat s’est rangée au côté de la population et a appelé les forces de sécurité à refuser de tirer sur les manifestants. Le mouvement, né sur les réseaux sociaux et composé majoritairement de jeunes, dénonçait les coupures d’électricité constantes et le manque d’accès à l’eau potable. Au-delà, le collectif s’attaquait à la corruption systémique au sein des institutions et à la pauvreté extrême qui touche une grande partie de la population.

















