Depuis le 20 mars, la pandémie à la Covid-19 est devenue une réalité prise au sérieux au Togo par la majorité. La pile de mesures prises par le gouvernement a vite fait de conscientiser les populations. L’on se souvient encore du grand marché de Lomé quasi vide aux lendemains des mesures draconiennes comme la fermeture des lieux de culte, école, lieux de loisirs etc… Cependant, deux mois à peine passées qu’un relâchement semble s’installer dans les habitudes. Tout porte à croire qu’il s’installe un laxisme ; contrastant avec la réalité sur le terrain !
Comment comprendre alors des passagers de taxi-moto sans cache-nez, des surcharges devenues très rapidement la norme dans les transports en commun (taxi), malgré le rappel à l’ordre de la Force sécurité anti-pandémie ? Comment justifier le port aléatoire du masque dans les marchés et lieux publics, les bars qui rouvrent comme auparavant avec des clients autour d’une même table ?
Ces observations quotidiennes à travers les artères de Lomé choquer plus d’un. Des comportements individuelle qui semblent reprendre le dessus dans la totale indifférence. Un danger face aux réalités pourtant éloquentes.
Un pays entier à l’arrêt comme partout ailleurs
Pour douter de la réalité du mal de la Covid-19, il faut bien s’imaginer que tout un pays soit paralysé par pure comédie. Avec 11 décès, il faudrait s’étonner qu’il n’y ait point de familles qui pleurent leurs parents. Ecoles, lieux de culte, de loisirs, hôtels, restaurants fermés. Conséquence : l’économie nationale comme celle de tous les autres pays touchés est touché. Dans une étude menée par la CCIT, 92% des entreprises du secteur privée tournent au ralenti ; avec pour certaines, le recourt au chômage technique.
Des mesures barrières, quelques-fois contraignantes sont mises en place, perturbant le mode quotidien de vie des populations. Et, alors que le Togo espérait en finir avec cette pandémie autour de mi-mai, selon des confidences de sources hospitalières, le virus regagne subitement du terrain. Des vagues importées malgré la fermeture des frontières. Des citoyens togolais résidant à l’étranger n’ont pas hésité de rentrer sur le territoire national par voie irrégulière. Si certains ont pu être interceptés et testés positifs comme on pouvait s’y attendre, d’autres ont certainement réussi à passer entre les filets.
Des actes d’extrême gravité qui mettent en danger la vie des populations, avec malheureusement la complicité de parents, amis et proches de ces indélicats. Comment cela pouvaient en être autrement si tant est que des individus se paient le luxe de douter de la crise actuelle ?
Rester en alerte
Ce 12 mai 2020, le Togo compte 181 cas déclarés dont 81 sous traitement. Ces deux dernières semaines, le pays connaît une accélération des cas positifs. Et ce, pour plusieurs raisons dont deux fondamentales. D’abord, le déconfinement des populations du Ghana voisin qui a induit l’arrivée de togolais vivant dans ce pays. Malheureusement par voie détournée pour certains. Et en second, l’accélération des tests pour toutes les populations à risques. Et comme il est démontré, pour mieux gérer cette pandémie, il est conseillé dans la mesure du possible des tests de masse…
Le Togo qui s’est donc engagé dans un combat qu’il veut efficace contre la pandémie n’a donc aucune raison de baisser la garde. Les mesures barrières qui jusqu’ici sont plutôt bien respectées de manière collective doivent l’être aussi de manière individuelle.
A Lomé, l’ambiance renaît aussi timidement soit-elle aux abords des plages. Et pourtant la mesure interdisant la fréquentation de ces lieux n’est pas levée. Seule mesure allégée à ce jour, le couvre-feu dont les horaires ont été réaménagés (de 21h à 5h). Cette décision aura été possible suite aux études épidémiologiques de l’évolution du virus dans le Grand Lomé. C’est donc loin d’être la fin de la crise surtout que le nombre de cas approche inexorablement vers les 200. Prévenir vaut mieux que guérir, la vigilance doit être de mise. Le laxisme ne devrait s’installer en aucun cas, tant au niveau collectif qu’individuel. Continuer de vivre oui, mais en ayant à l’esprit le mal invisible qui rode toujours dans la cité, dans un élan d’une prise de conscience et de responsabilité individuelle dont est tributaire la sécurité de tous.