De mouvement d’humeur au coup d’Etat militaire ! Le Niger vient s’ajouter à la liste des pays ouest-africains qui basculent d’un pouvoir civil à un celui militaire. Ce qu’on a qualifié à Niamey comme mouvement d’humeur de quelques membres de la garde présidentielle s’est soldé par un putsch annoncé en fin de journée ce mercredi 26 juillet.
Naturellement les condamnations pleuvent de partout, en commençant par l’inhabituelle CEDEAO souvent muette jusqu’à la dernière minute. L’organisation sous-régionale s’est prononcée dès les premières heures pour condamner « des évènements », tout en annonçant l’envoi d’une délégation à la tête de laquelle le président béninois Patrice Talon.
Mais le régime du président Bazoum n’aurait pas, semble-t-il survécu, du moins jusque-là.
Et rebelote, le coup d’Etat militaire au Niger a ses défenseurs et ses détracteurs. Pour les premiers, ce sont les traditionnels griefs contre le pouvoir du président renversé. Ces derniers accusent le président nigérien de mal gouvernance et de toute la cohorte d’accusation qui ont pu voir débarquer d’autres avant lui. Le second camp, celui des détracteurs du putsch dénonce le renversement d’un président démocratiquement élu et exige au retour de l’ordre constitutionnel.
Au milieu, les activités des bords géopolitiques les plus agités ces derniers temps sur le continent. Les Pro-russes, pour ne pas dire les anti-français retrouvent de la voix une nouvelle fois. Et cette France déjà accusée dès les premières heures par les putschistes d’avoir fait atterrir un avion militaire ce jeudi, malgré la fermeture de l’espace aérien du pays.
Si le Niger semble être une surprise pour beaucoup de l’extérieur, les commentaires qui pleuvent depuis ce mercredi montrent qu’il y avait là aussi des signaux de malaises internes.
Suffisent-elles pour que les militaires s’en prennent au pouvoir civil ? Question de polichinelle dans un contexte sous-régional bercé par de nombreuses velléités d’instabilité sociopolitique.
Une chose est certaine, l’Afrique de l’Ouest est dans de beaux draps, avec une CEDEAO dont quatre Etats touché par un coup d’Etat militaire. Peu importe les raisons, il faut en tirer les conclusions et dire qu’il y a un réel problème dans la sous-région !