Photo d'illustration-DR

A Lomé, la mort d’un jeune laveur de voiture continue de sidérer les populations. L’incident malheureux s’est déroulé le jeudi 21 mai 2020, lorsqu’un jeune homme s’est pris au piège d’une altercation avec deux militaires. Une patrouille de police arrivée par hasard n’aura laissé aucune chance à l’infortuné, abattu sans tir de sommation, selon les témoins de la scène. Une mort de trop dans un pays que l’on veut paisible…

Abattu froidement par un élément de la Police, lors d’une altercation avec deux autres militaires, Mohamed, (AGBENDE-KPESSOU Hega de son vrai nom) sera-t-il la dernière victime des hommes à la gâchette facile ? C’est le moins qu’on puisse exiger de ces éléments des forces de défense et de sécurité qui font vite d’oublier leur mission régalienne, protégez et défendre les personnes et les biens !

Ce meurtre ne cesse de susciter des indignations et contestations depuis jeudi. La promesse de ne pas laisser le crime impuni n’aura pas rassuré les togolais. Et ils ont raison, plusieurs autres crimes du genre restent jusqu’ici non élucidés, du moins pas officiellement. De quoi faire réagir des voix encore plus contraignantes.

La CNDH dénonce des exactions

La Commission nationale des droits de l’Homme est montée au créneau pour demander la punition des auteurs du crime. Dans sa sortie, se traduisait clairement l’exaspération d’une commission nationale en charge de la protection des droits de l’Homme.

« Une fois encore, la Commission s’indigne face à ce décès impliquant les forces de défense et de sécurité », a écrit Nakpa Polo, présidente de la CNDH. « La Commission invite la hiérarchie militaire et policière à prendre la mesure de ces exactions qui fragilisent la cohésion sociale », interpelle la CNDH sans détour ! Elle a exigé que les auteurs soient traduits devant la justice pour y répondre de leurs actes.

Les questions qui demeurent !

Les togolais n’ont pas grande souvenance d’avoir déjà entendu les auteurs d’autres actes incriminés finir dans les mains de la justice. Et ils se refusent pour l’instant de croire en la promesse des autorités togolaises.

Au-delà de cette incertitude, des questions subsistent ? Comment des hommes et femmes de l’armée, de la police et de la gendarmerie, souvent cités en exemple dans les missions extérieures sont prompts à commettre des bavures dans leurs propres pays ?

De deux choses l’une ! Le Togo préoccupé par son image à l’extérieur, la hiérarchie militaire et policière veillerait plus scrupuleusement à la sélection des meilleurs pour les missions extérieurs ou alors, pour les mêmes hommes, deux discours différents ? Reconnus pour être des hommes disciplinés, peut-on alors se demander à quel ordre répondent-ils en interne ?

Pour rétablir l’honneur d’une armée réputée disciplinée, il est plus qu’impératif de jouer à la transparence dans la gestion de ces bavures. La crédibilité de la parole officielle et les bonnes relations armée-nation en dépendent !