« Quelles conditions de travail et de vie du journaliste pour l’Indépendance et la viabilité du journalisme? ». C’était le thème central d’une journée de réflexion organisée jeudi à Lomé par le Syndicat National des Journalistes Indépendants du Togo (SYNJIT). La Presse Togolaise se prépare pour une grande échéance, celle des états généraux. Il fallait alors diagnostiquer, entre professionnels, les maux de la corporation.
A travers des conférence-débats animées par des responsables des différentes organisations de Presse, la question de viabilité du journalisme a été posée. Les acteurs de la Presse Togolaise ont pu poser le diagnostic selon lequel « la première cause d’insécurité des journalistes indépendants au Togo est la précarité de leurs conditions de travail et de vie ». Cette rencontre qui a eu lieu en prélude à la journée mondiale de la liberté de presse, qui sera célébrée le 3 mai prochain, était l’ occasion de sérieuses réflexions sur le journalisme, tel qu’il est généralement pratiqué aujourd’hui au Togo, dans la précarité et le besoin total. La fragilité des entreprises de presse, les sources de financement, le manque de professionnalisme…autant de sujets abordés qui a permis au SYNJIT de formuler des recommandations.
Au Togo, la profession de journaliste privé est l’un des métiers les plus libres d’accès mais qui à ce jour, « n’assure aucune véritable protection de ses professionnels sur le plan social, économique et sanitaire et ne garantit pas leurs vieux jours », a indiqué Abass Issaka, Secrétaire Général du Conseil National du Patronat de Presse (CONAPP).
Aussi, il n’existe à ce jour aucune disposition légale réglementant les conditions de travail et de vie des employés du secteur privé et leurs relations professionnelles avec leurs employeurs. Cette situation prédispose ainsi le journaliste à toute forme de dérive quitte à lui permettre de boucler sa fin du mois et de subvenir aux besoins de sa famille. Une précarité de l’emploi qui enlève à la presse, dans son ensemble, sa qualité et son objectivité et, par ricochet, son véritable rôle de quatrième pouvoir.
«L’industrie des médias doit aussi se préoccuper de l’insuffisance des rémunérations et chercher à améliorer les compétences journalistiques » selon le secrétaire général par intérim du SYNJIT, Ken Logo Alphonse.
Le but de cette journée était d’attirer l’attention des journalistes employés eux-mêmes, de leurs employeurs et de l’opinion nationale sur l’insécurité que représente la précarité des conditions de travail et de vie des journalistes togolais et la nécessité de se mobiliser et de collaborer, syndicat et organisations patronales pour leur amélioration.
Par cette journée, il s’agissait aussi pour le SYNJIT de se mettre en phase avec le gouvernement togolais en préparant les esprits aux états généraux de la presse annoncés pour la période de mai et juin 2014.
La 21ème journée internationale de la liberté de presse sera célébrée au Togo, par le SYNJIT à travers diverses activités ludiques et de sensibilisation dont un match de football, des jeux de cartes, scrabbles, et autres sur le terrain du Bas-fond du collège saint Joseph.