A quelques jours de la reprise des classes, le ministère du commerce a indiqué, mardi, le prix plafond de plusieurs articles scolaires. Selon le ministère, la mesure devrait permettre de faire respecter la loi sur la concurrence et soutenir le pouvoir d’achat des consommateurs. Mais en parcourant les prix fixés, certaines zones réputées à faible pouvoir d’achat devront toujours débourser plus.
Selon les prix indiqués par le ministère du commerce, le paquet des cahiers de 100 pages petit format doit se vendre à 1300 à Lomé, dans les Plateaux, la Centrale, dans la Kara ; 1200 dans la région Maritime et à 1400 dans les Savanes. Que ce soit pour les cahiers ou les autres articles, les prix varient d’une zone à une autre, d’une région à une autre, de manière générale.
Ce qui frappe, c’est la différence de prix entre Lomé et des zones de l’intérieur du pays, notamment la région des Savanes. Si pour le premier exemple du paquet des cahiers de 100 pages, la différence est à 100f cfa, elle va jusqu’à 500 pour le paquet des cahiers de dessin de 100 pages vendu à 1500 à Lomé, à 2000 dans les Savanes. Dans la région centrale, le prix monte jusqu’à 4200, contre 3500 pour la région de la Kara. Dans les Plateaux, la boite de stylos devrait être vendue à 5000, tout comme dans les Savanes, contre 3000 à Lomé et 1600 dans la région maritime, 4000 dans la région Centrale.
La différence de prix va jusqu’au double donc des prix de certains articles dans certaines régions (le paquet des cahiers de dessin de 100 pages vendu à 4200F CFA dans la région Centrale par exemple). Ces écarts de prix par rapport à ceux de la capitale pour certains articles pourraient se justifier, entre autres, par le coût du transport. Conséquence : des articles scolaires plus chers dans les zones reculées comme dans les Savanes. Or, selon plusieurs études, ces zones constituent les plus pauvres du pays. Se référent aux données de 2020 publiées par l’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques, le taux de pauvreté est estimé à 65,1% dans les Savanes. Une région aujourd’hui éprouvée par le phénomène du terrorisme avec des effets corollaires comme le déplacement des populations dans certaines zones, synonyme de pertes de revenus pour bien d’entre eux.
De quoi réfléchir à des mécanismes pour harmoniser les prix dans les régions, dans un contexte économique particulièrement critique où tout devient certes urgent, et dans un élan d’équité sociale.
Si l’éducation reste l’un des secteurs prioritaires, l’accès à l’éducation pour tous passe par l’accès aux outils pédagogiques. Raison pour laquelle les récentes mesures prises pour faire face à la vie chère ont prévu des transferts d’argent aux parents d’élèves. Seulement, ceux des régions reculées se doivent de débourser plus. Un paramètre qu’il ne faut donc pas perdre de vue. Au cas contraire, les pauvres continueront par payer plus chers !
Ben Souleyman