Ce qui est arrivé en République démocratique du Congo ce mercredi est loin d’être une volonté de Joseph Kabila. Le président congolais a fini par désigner un dauphin pour les présidentielles de décembre. Ceci, non par sa volonté mais parce que la constitution de son pays lui empêchait de briguer un troisième mandat.
Même si rien n’est encore gagné pour la RD Congo, il faut noter dans la désignation du candidat du camp présidentiel, Emmanuel Ramazani Shadary, la pression de la loi. Le président joseph Kabila aurait bien voulu continuer de manière illimitée à gouverner la RDC, mais le pays s’est doté en 2016 d’une constitution qui l’en empêche. Forcer le passage serait se mettre à dos plusieurs milliers de congolais ; la communauté internationale dont la pression est devenue trop forte selon certains ; et probablement ses propres partisans. La crise en RD Congo aurait probablement pris une autre ampleur avec une fin incertaine, même pour Joseph Kabila ; qui sait ?
Si la communauté internationale et les congolais avaient une raison de dire stop à Joseph Kabila, c’est parce que le pays s’est doté à priori d’un texte sur qui basé cet argument : la limitation des mandats présidentielles. Cette constitution n’aurait pas hésité que rien ne freinerait l’appétit de M. Kabila. Emmanuel Ramazani Shadary est considéré certes comme son dauphin, mais il ne faut pas se leurrer. En un mandat présidentiel, tout peut arriver et l’on peut assister à des revirements de situation. De dauphin pourrait bien prendre ses propres responsabilités. Ce qu’il faut noter est primordial, au final et au terme de moult manœuvres, Joseph Kabila sera écarté de la gestion direct du pouvoir ; du moins pour un temps. Chose rare à travers les textes ses dernières années sur le continent face à l’envie des présidents à s’éterniser au pouvoir ; à part le cas burkinabè.
Les questions de la transparence électorale sont toutes autres à venir. Ce que voulait l’opposition congolaise à un moment de l’histoire, c’est la tête de Kabila. Quelle que soit l’issue des élections, l’opposition à gagner une étape de sa bataille. C’est comme cela, pas à pas, ruse par ruse et méthode par méthode qu’il faut arriver à bout des réticences des gouvernants. Comme quoi en politique, il n’y pas que la force qui compte. Il y a aussi et surtout de la méthode.
Ben Souleyman