La menace sécuritaire s’étend sur le continent africain. De plus en plus, la circulation anarchique des armes met en péril la paix et la stabilité des pays. C’est dans ce contexte que la commission Paix et sécurité de l’Union Africaine délocalise, pour la première fois, la célébration du mois de l’Amnistie en dehors d’Addis-Abeba.
L’initiative ‘’Mois de l’amnistie’’, lancée depuis cinq ans par l’Union Africaine, a pour ambition de faire taire les armes sur le continent d’ici 2030. Cette initiative trouve son fondement « dans le contexte sécuritaire africain où les conflits persistent malheureusement », a fait observer le Ministre togolais des Affaires Etrangères, Professeur Robert Dussey.
Pour atteindre cet objectif, la Commission Paix et sécurité de l’Union Africaine encourage les remises volontaires et sous anonymat des armes. Une mission que les commissions nationales de lutte contre la prolifération des armes légères sont appelées à assurer.
Le Togo qui a fait de la promotion de la paix une préoccupation de première ligne dans sa diplomatie a donc accueilli cette 1ère réunion hors de son traditionnel cadre qu’est Addis-Abeba. Le ministre des Affaires Etrangères du Togo a appelé à redoubler d’effort pour relever le défi de l’insécurité qui annihile les efforts de développement des Etats. Selon lui, arriver à retirer les armes aux mains des personnes sans foi ni loi constitue aujourd’hui un impératif pour le continent.
Pour l’UNREC, l’enjeu du mois de l’amnistie est aussi de faire en sorte que les armes régulièrement acquises par les Etats soient plus sécurisées. Et pour cause, 80% des armes qui circulent illégalement sont à priori légalement acquis pour la sécurité des Etats. Cette situation cause la mort de plus 500 mille personnes par an. Le cas libyen reste parlant et constitue un fonds de commerce pour le crime organisé.
Selon Ansèlme Yabouri, Directeur du Centre Régional des Nations Unies pour la Paix et le Désarmement, UNREC, le mois de l’amnistie devrait permettre de réduire la circulation des armes légères. « Retirer une arme illégale de la circulation, c’est économiser des vies », a-t-il martelé, en saluant le projet initié par l’Union Africaine.
Carlos Tobias