Commonwealth
Faure Gnassingbé et l'ex-Premier ministre britannique Tony Blair

Le Togo a entamé depuis 2014 un processus visant son adhésion au sein du Commonwealth, une organisation intergouvernementale composée de 52 Etats membres qui, pour la plupart regroupe des anciennes colonies anglaises. La démarche du Togo a une dimension aussi bien diplomatique que stratégique.

 

Faure Gnassingbé et Tony Blair, ancien premier ministre Britannique
Faure Gnassingbé et Tony Blair, ancien premier ministre Britannique

Cette  candidature togolaise a donc de quoi surprendre étant donné que ce pays de l’Afrique de l’ouest -environ 7 millions d’habitants- est une ancienne colonie française, déjà membre de la Communauté économique des pays d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Organisation internationale de la francophonie qui rassemble les pays de langue française.

En effet le Rwanda (ancienne colonie allemande et belge) était le 54e pays a adhéré à l’organisation de 52 pays en 2009, 14 ans après le Mozambique lusophone, première nation à devenir membre du Commonwealth sans avoir jamais été un protectorat ni une colonie britannique. La barrière de la langue ou de l’ancienne colonie ne compte plus vraiment.

Selon Robert Dussey le ministre togolais des affaires étrangères, l’adhésion du Togo au Commonwealth lui permettra « d’élargir le champ de ses rapports étatiques et de diversifier ses relations d’amitié et de coopération, en se faisant de nouveaux amis et en se rapprochant un peu plus de ses vieux amis tels que la Grande-Bretagne, l’Australie et la Nouvelle Zélande ».

Par ailleurs, l’entrée du Togo au Commonwealth est conditionnée par certaines exigences. C’est pourquoi, En février et en juin dernier, deux missions d’experts ont rencontré à Lomé les représentants d’institutions comme la Cour constitutionnelle, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) pour étudier la candidature togolaise.Ils ont également discuté avec des responsables de partis politiques et de la société civile, ainsi que des organisations de femmes et de la jeunesse.Si notre pays répond aux critères exigés, le Togo sera placé via le Commonwealth, sous l’autorité de la couronne.

Sur le plan économique, le Commonwealth constitue un vaste marché extérieur (54 pays et plus de 2 milliards de consommateurs) pour les exportations des produits nationaux togolais, il s’agit d’une aubaine. De plus, le Commonwealth, à travers le Fonds pour la Coopération Technique (CFTC) et l’Association des pays du Commonwealth, joue un rôle important dans le progrès économique et social de ses membres, en agissant sur leur rythme de croissance économique.

L’objectif du Togo en entrant dans le Commonwealth est donc plus économique que politique. Il s’agit d’une stratégie pour tirer le Togo vers l’avant en adoptant la manière et la vision britannique.Les décisions relatives à l’adhésion sont prises par les 52 chefs de gouvernement, qui ont établi des critères clairs pour tout pays candidat, comme l’engagement en faveur de la démocratie, la primauté du droit et l’indépendance de la justice, la protection des droits de l’homme.

Le cas du Togo devrait être examiné lors de la prochaine réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth en Grande-Bretagne en avril 2018.