Les questions de biosécurité et de biotechnologies sont encore reléguées au second plan au Togo. Et pour cause, le pays ne s’est pas encore ouvertement prononcé sur les OGM. Cependant, le pays se prépare à définir un cadre légal de la biosécurité. Les médias sont alors appelés à maitriser le domaine afin d’assurer au moment venu un débat scientifique et objectif sur le sujet.

Face aux flux d’informations qui circulent sur ces technologies, le ministère togolais de l’environnement et des ressources forestières, avec l’appui du réseau africain d’expertise en biosécurité (ABNE) du NEPAD a organisé du 14 au 15 juin, une session de formation à l’intention des journalistes togolais. Le but était de les amener à s’intéresser déjà au domaine et à disposer des connaissances nécessaires afin d’aider l’opinion à s’informer ‘’sainement’’. Au terme de cette formation, full-news est revenu sur les enjeux d’une communication objective sur les OGM avec le docteur Moussa Savadogo. Il est Chargé de programme biosécurité environnementale au sein du réseau africain d’expertise en biosécurité, un programme du NEPAD basé à Ouagadougou au Burkina Faso

Dr. Moussa Savadogo
Dr. Moussa Savadego

Full-news : Pourquoi est-il important pour les journalistes de maîtriser la communication sur la biosécurité et les biotechnologies ?

Dr. Moussa Savadogo : les journalistes et la communication sont des aspects extrêmement importants aujourd’hui dans la prise de décision, l’éducation et l’information de l’opinion publique ; surtout en matière de nouvelles technologies. La biosécurité et les biotechnologies sont des avancées technologiques importantes que d’autres pays à travers le monde utilisent pour résoudre des questions concrètes de développement, quand il s’agit de l’agriculture, de la santé humaine et animale ou de l’environnement. Le Togo ne veut pas être du reste. A travers le ministère de l’environnement et des ressources forestières, le Togo est entrain de mettre en place le régime de biosécurité conformément aux dispositions du protocole de Cartagena. Il était important que, compte tenu de la masse d’information qui circule sur les biotechnologies, de pouvoir regrouper les journalistes et communicateurs du Togo pour qu’ils puissent réfléchir et qu’ils comprennent davantage les enjeux de ces sujets là. Ce qui leur permettra de communiquer de façon la plus objective possible à l’opinion publique togolaise.

Face aux mouvements anti-OGM, quel est l’enjeu aujourd’hui d’une bonne communication sur ces sujets ?

Vous savez, toute nouvelle technologie qui apparaît peut être sujet à la controverse. En ce qui concerne les biotechnologies en particulier, du fait que cela est une manifestation de la connaissance aigüe et précise de l’homme sur les fondements de la biologie et qui permettent surtout de transcender les barrières naturelles de la reproduction, la communauté internationale, depuis les années 2000 et même avant a commencé à prendre des dispositions pour que l’application de ces technologies soit encadrée le mieux possible.

Face à cela, il y a des enjeux économiques, scientifiques et même politiques. Je trouve qu’une partie du monde est en avance sur ces technologies et l’autre partie est entrain de les développer dans les laboratoires. Alors, du fait qu’il y a des enjeux économiques importants, les gens se basent sur ce terrain soit pour refuser, soit pour accepter les OGM.

Ce qui est important, c’est de retenir que la communauté scientifique à travers le monde est presque unanime à dire que “ces produits là sont aussi saints que les produits conventionnels que nous utilisons”.

Le sujet est encore nouveau dans le paysage médiatique togolais. Cette formation, du 14 au 15 n’a donné qu’un aperçu général sur le sujet si on peut le dire ainsi. Quelle stratégie pour permettre une communication objective sur ces questions aux Togo ?

L’ABNE, le réseau africain d’expertise en biosécurité est un outil à la disposition des Etats. Et nous travaillons justement dans le cadre de la mise en œuvre du protocole de Cartagena. Donc, tout pays qui en fait la demande et qui pense que nous pouvons être utiles peut s’adresser à nous ; nous sommes en devoir d’assister ce pays là pour renforcer ses capacités à la fois en matière de régulations et de communication pour porter le message de façon la plus objective et la plus saine.

Propos recueillis par Carlos TOBIAS

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