Kossi Aboka, Président de la Délégation Spéciale du Golfe (au micro)
Kossi Aboka, Président de la Délégation Spéciale du Golfe (au micro)

Après la lutte contre l’occupation illégale des domaines publics et l’obstruction des voies publiques, la délégation spéciale du Golfe est depuis quelques mois déjà sur un autre terrain d’action. Elle livre une guerre sans merci contre l’insalubrité grandissante dans la préfecture. De la campagne de sensibilisation, au contrôle de porte-à-porte, en passant par les sanctions en vues, nous avons voulu mieux comprendre les préoccupations de la délégation. Et son président, Kossi Aboka a bien voulu nous accorder cet entretien.

Full-news : Bonjour Monsieur le Président, de l’occupation des rues et la vente des domaines, publics, vous voilà dans la lutte contre l’insalubrité, est-ce un changement de cap ?

 

Kossi Aboka : Effectivement, nous avons entamé un contrôle dans le canton d’Agoè et nous avons fait un constat amer. Des gens ont connecté leurs douches et puisards aux caniveaux qui passent devant leurs maisons. On s’est aussi rendu compte que d’autres n’ont pas de latrines, ni de puisards. La nuit, ils déversent leur besoin dans les caniveaux. Et c’est tout le quartier qui sent après. On a recensé ces maisons qui longent le boulevard à Agoè. Nous allons leur donner un délai pour qu’elles construisent des sanitaires convenables. Passé ce délai, une sanction sera infligée. Voilà ce que nous faisons dans le canton d’Agoè et dans tout le Golfe. Mais, cela vient s’ajouter à notre combat que nous menons déjà contre les maux cités dans votre question. On n’a pas changé de cap, on s’attaque à tous les problèmes de la préfecture, au cas par cas.

Full-news : qu’allez-vous faire pour rectifier le tir  quant à ce qui concerne ces connexions sauvages de sanitaires aux canalisations publiques?

Nous poursuivons cette sensibilisation dans les maisons. Nous ne l’avons pas encore fini. Dès que nous auront fini de faire le tour du canton d’Agoè, les habitants recensés seront convoqués, et ils seront informés des démarches à suivre pour remédier à la situation. Un délai sera donné pour corriger cette situation, sous peine de sanction. Nous n’allons caresser personne.

Full-news : lors de vos sensibilisations, les populations évoquent souvent le manque de moyen. La précarité de vie justifierait-elle cette insalubrité montante dans la préfecture, comme dans bien d’autres coins du pays d’ailleurs ?

Il faut être en bonne santé après tout, avant de penser à travailler pour améliorer ses conditions de vie. Lorsque vous êtes malade, vous ne pourrez pas travailler. Nous devons lutter à ce que toutes ces maisons qui n’ont pas de sanitaires et qui polluent les quartiers, puissent en avoir pour la santé publique et la protection de l’environnement. Le manque de moyen ne devrait pas être une excuse pour la pollution de l’environnement qui a des effets ravageurs sur non seulement la santé, mais aussi sur le développement même et donc la qualité de vie.

Full-news : sensibilisation de masse, dissuasion et même sanction, c’est souvent votre stratégie ! Pensez-vous qu’elle marche toujours.

Nous savons qu’une stratégie pour une telle sensibilisation doit forcément s’améliorer régulièrement et s’adapter aux réalités du terrain et, c’est ce que nous faisons. Nous allons continuer toujours par l’améliorer. Nous avons aujourd’hui opté pour le porte-à-porte, au-delà des sensibilisations de masse ; nous associons toutes les couches de la société ; ce n’est plus seulement une affaire de nos mamans. Les papas, et les enfants sont impliqués. Nous impliquons davantage les CDQ et CVD dans nos actions ; sans oublier vous les médias qui, nous aidez à relayer ces messages de sensibilisation ! Nous vous en remercions d’ailleurs.

Full-news : Monsieur le président, merci !

Aboka Kossi : Merci à vous aussi !