Les trois personnalités désignées par la C14 au titre de l’opposition extraparlementaire et de la société civile ont été nommées mardi par le parlement. Au terme d’un long débat entrecoupé d’une suspension, c’est sur le minimum que les parlementaires se sont accordés. La pomme de discorde reste la position de l’UFC qui refuse de céder son siège à la CENI.
Ce sera donc par vague que le parlement va valider l’élection et la nomination des nouveaux membres de la CENI tels que recommandé par l’accord politique du 23 septembre 2018 sous la supervision du comité de suivi de la CEDEAO. La nomination des cinq membres au titre de l’opposition parlementaire est une équation compliquée que le président du parlement, Dama Dramani devra amener les députés à résoudre. Mais Dama Dramani semble détenir le secret du dénouement et il compte y parvenir, pour peu que les parlementaires lui fassent confiance.
C’est un président rassurant et pédagogue que l’on a vu durant toute la séance de ce mardi conduire les débats. « Je vous demande de me faire confiance et de me laisser conduire la procédure jusqu’au bout », martelait le président Dramani ; rassurant la plénière qu’une issue heureuse sera trouvée au blocage. Et il n’en veut pour preuve que la possibilité de nommer d’abord les trois membres coptés.
Composer avec confiance, objectivité, justice et équité…
Si Isabelle Améganvi, présidente du groupe ANC et fer de lance de la bataille de la C14 au parlement a insisté sur la nécessité de tenir compte de l’équité et de la justice pour faire céder l’UFC ; Dama Dramani peut se prévaloir des mêmes considérations pour solliciter la confiance de tout le parlement en la procédure qu’il conduisait. Au finish, au terme d’une suspension de près d’un quart d’heure, c’est sur le minimum que Drama Dramani aura réussi à arracher la confiance de l’opposition parlementaire. Conséquence, les trois personnalités désignées par la C14 au titre de l’opposition extraparlementaire et de la société civile ont été élues à l’unanimité et nommées dans la foulée par acclamation.
Les cinq autres membres, au titre de l’opposition parlementaire devront attendre. Leur nomination devra se faire lors d’une autre séance. Le temps, espère le président du parlement, qu’un consensus soit trouvé au point de blocage.
UNIR, un arbitre impuissant
Me. Isabelle Améganvi l’a réclamé et obtenu. La majorité parlementaire UNIR ne se mêlera pas au débat sur les membres que devra nommer l’opposition parlementaire. « Je vais utiliser une phrase…, en aucun cas, nous ne nous mêlerons », a ironisé le président de l’Assemblée nationale, issu de la majorité. Ce qui coince, c’est la guéguerre entre l’UFC et le reste de l’opposition parlementaire menée par l’ANC. Un vieux contentieux peut être qui continue de peser sur le jeu politique au parlement. Pour la C14, l’UFC au gouvernement ne peut se prévaloir de la qualité de parti d’opposition. A l’hémicycle, l’UFC renvoie ses interlocuteurs à la loi portant statut de l’opposition… Un interminable débat entre ‘’légalité’’ et ‘’pragmatisme’’.
Pour valider la nomination des trois membres de l’opposition extraparlementaire et de la société civile coptés par la C14, les députés ont eu la tâche plus ou moins facile. Car, le NET, OBUTS et le COPED ont retiré leurs repentants de la CENI avec une lettre de démission envoyée à l’Assemblée Nationale. Cette même assemblée qui a voté pour la représentation de l’UFC se trouve en difficulté tant que le parti ne fait pas démissionner son représentant. Une question de procédure que les députés sont tenus de respecter, sauf un consensus pour trouver « à ce cas exceptionnelle, une mesure exceptionnelle ».
En attendant, Sibabi Boutchou de la CDPA, Sebabe-Gueffe Tchah Tchassanti Nouridine du PNP et Kluvia Mateli Ametepe Seth de l’APED-Togo peuvent prêter serment et s’installer à la CENI ; le temps que la question des cinq représentant parlementaires ne soit tranchées.
Carlos Tobias