Agbéyomé Kodjo
Agbéyomé Kodjo, en mars 2020 à Lomé lors d'une conférence de presse

L’opposant togolais Agbéyomé Kodjo est décédé en exil, dimanche 4 mars. L’information relayée par les médias est confirmée par sa famille biologique. Agbéyomé Kodjo est en exil, depuis la présidentielle de 2020 dont il s’est toujours réclamé vainqueur. Son pays d’accueil n’a jusqu’ici jamais été officiellement dévoilé.

Le décès de l’opposant intervient, deux mois après celui de Monseigneur Kpodzro dont le mouvement de l’opposant a apporté le nom lors de l’élection présidentielle de 2020. Tous les deux ont continué par dénoncer les résultats de cette élection, ce qui les a conduits à quitter le Togo. Agbéyomé Kodjo était visé par un mandat d’arrêt, après s’être soustrait au contrôle judiciaire sous lequel il a été placé, dans l’affaire de contestation des résultats du scrutin de 2020.

Agbéyomé Kodjo, président du parti Obuts dissout, puis du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD) a été pourtant un baron du parti au pouvoir RPT, devenu UNIR. Ministre, président de l’Assemblée nationale, Premier ministre, Directeur du Port autonome de Lomé, il a assuré bien de rôles prestigieux au sein du pouvoir avant de tomber en disgrâce pour dit-on avoir demandé une réforme du RPT à l’époque.

Lors de la conférence nationale ‘’souveraine’’, dirigée par Mgr Kpodzro qui deviendra des années plus tard son mentor politique, Agbéyomé Kodjo a marqué les Togolais en pleurant en direct de cette conférence, accusé de faire partie des commanditaires d’un plan qui serait en cours pour éliminer des délégués de la conférence. Une accusation qu’il a rejeté vivement, comme bien d’autres qui vont lui être imputées durant son parcours avec le régime RPT. 

Agbéyomé Kodjo meurt en opposant exilé, après avoir servi et défendu le RPT durant les années les plus actives de sa vie politique; mais aussi l’Etat.

Justin AMEDE