journaliste tchadPlus d’un mois après le dépôt d’une plainte en diffamation contre lui, le directeur de publication du journal trimestriel Le Potentiel, est en garde-à-vue prolongée à la police judiciaire de Ndjamena. RSF condamne ces mesures d’intimidations contre le journaliste.

Depuis le mercredi 14 janvier, le directeur de publication du journal trimestriel Le Potentiel, Bruce Djim-Adjim est en détention à la police judiciaire de N’Djaména.

« Reporters sans frontières condamne cette détention arbitraire et illégale. Ni le journaliste, ni ses avocats n’ont été informés des motifs qui pourraient la justifier , d’autant plus que le droit tchadien ne prévoit pas de peine privative de liberté pour les délits de presse », déclare Cléa Kahn-Sriber , responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières.

Le journaliste s’était rendu dans la matinée du 14 janvier à une demande d’audition de la police judiciaire dans le cadre d’une plainte en diffamation déposée par l’opposant politique, Saleh Kebzabo. Le président de l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau, avait déposé une plainte le 2 décembre 2014,  suite à un article du mois de novembre, l’accusant d’être impliqué dans un trafic présumé de drogue et de supposés détournements de fonds.

Retenu à la suite de son audition, le journaliste a été placé en garde à vue, ce qui constitue une violation du droit tchadien qui ne prévoit pas de peine privative de liberté en cas de délit de presse. Il n’a toujours pas été présenté au procureur et sa garde à vue a été prolongée aujourd’hui, pour les « besoins de l’enquête », sans qu’aucune explication supplémentaire ne lui soit donnée.

Interrogé par RSF, son avocat, Sanna Dieudonné, s’étonne de cette prolongation arbitraire de la rétention de son client. Il prévoit un point de presse,  samedi 17 janvier au siège du journal pour dénoncer ces mesures abusives.

Rsf.org