Côte d’Ivoire

La campagne électorale pour la prochaine élection présidentielle de la Côte d’Ivoire a débuté ce vendredi 10 octobre et doit prendre fin le 23 octobre 2025. À l’opposé, le Front commun, composé du parti de Laurent Gbagbo (PPA-CI) et celui de Tidjane Thiam (PDCI), écartés du prochain scrutin, a lancé des appels à manifester. 

Dans le cadre des élections présidentielles prévues pour le 25 octobre 2025 en Côte d’Ivoire, plusieurs partis politiques ont démarré leur campagne électorale, notamment le parti du président sortant Alassane Ouattara, qui a tenu son premier meeting le 11 octobre à Daloa. Après trois mandats à la tête de la Côte d’Ivoire, M. Ouattara se prépare pour sa quatrième élection malgré la contestation de l’opposition qui dénonce un mandat de trop et surtout illégal.

Le 8 septembre 2025, le Conseil constitutionnel annonçait la liste définitive des candidats retenus pour l’élection présidentielle du 25 octobre, sans les principaux rivaux d’Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo président du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) et Tidjane Thiam président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Et depuis, ces deux mouvements, qui sont le PPA-CI et le PDCI, se sont constitués en un Front commun pour contester la liste électorale du Conseil constitutionnel et exiger leur remise en jeu.

Manifestation du 11 octobre

Malgré l’interdiction des manifestations par les autorités ivoiriennes, le samedi 11 octobre, quelques partisans des partis de l’opposition sont descendus dans les rues d’Abidjan et un peu partout dans le pays, pour manifester contre ce qu’ils qualifient “d’un quatrième mandat illégal de M. Ouattara”. Les manifestants ont été dispersés par les forces de l’ordre à coups de gaz lacrymogène, suivis de plusieurs interpellations.

Selon le ministère de l’Intérieur, 237 personnes ont été interpellées à l’issue de la marche. Les autorités ivoiriennes avaient préalablement interdit toute marche contestant la décision du Conseil constitutionnel.

Dans un communiqué signé par Me Habiba Traoré, porte-parole du Front commun, le mouvement a « salué avec reconnaissance et administration l’engagement des ivoiriennes et ivoiriens qui ont massivement répondu à l’appel du 11 octobre 2025 pour marcher pacifiquement en faveur de la démocratie, de la justice et de la paix ». Il dénonce par ailleurs la répression des forces de l’ordre sur les manifestants pacifiques tout en rappelant que la marche s’inscrivait dans le strict cadre des libertés garanties par la Constitution ivoirienne.

« Nous apportons toute notre compassion aux nombreux blessés […] et exprimons notre solidarité indéfectible 237 personnes arrêtées, dont le seul tort a été de vouloir marcher pacifiquement pour défendre des valeurs universelles », peut-on lire dans le communiqué.

“Manifester non stop”

Le Front commun composé du PPA-CI et du PDCI a annoncé, à l’issue de la protestation du 11 octobre, des manifestations sans limite. Pour le mouvement de l’opposition, il s’agit de se battre « pour la restauration de l’État de droit et pour la défense de la Constitution.» Aussi, il exige la tenue d’un dialogue politique.

« C’est pourquoi, le Front commun PPA-CI et PDCI-RDA annonce que les manifestations pour la démocratie, la justice et la paix se poursuivront tous les jours et sur toute l’étendue du territoire », a de nouveau lancé le Font commun.

Le PDCI et le PPA-CI dénoncent un régime qui autorise les marches de ses partisans, mais interdit celles de l’opposition. Tout comme la manifestation du 9 août dernier, le Front commun appelle ses partisans à manifester de manière pacifique avec des vêtements de couleur orange, qui, pour les tenants, est un symbole de résistance.

« Les provocations du régime ne doivent pas nous détourner de notre objectif. La Côte d’Ivoire est plus importante que tout », a conclu le communiqué.

Opération on bloque tout

De son côté, la présidente du ACI/CRETA-CI et figure importante de la société civile, Pulchérie Edith Gbalet, a annoncé l’opération « bloquons tout » à partir du lundi 13 octobre. Emprisonnée plusieurs fois, notamment en 2020 et 2022, pour son militantisme au service des droits humains, Mme Édith Gbalet exige le respect de la Constitution.

« Marcher pacifiquement est un droit constitutionnel et on ne devrait pas avoir en face la répression », a-t-elle déploré dans une vidéo postée sur sa page Facebook. Elle exige également l’organisation d’un dialogue politique afin de garantir des élections apaisées.

 

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