Niger
Mohamed Bazoum, le président renversé toujours aux mains des putschistes

Trois semaines après le renversement du président Bazoum au Niger, c’est le statu quo. La junte militaire au pouvoir s’ouvre difficilement à un dialogue international, pendant que les acteurs susceptibles de mener les discussions peinent eux-mêmes à trouver la meilleure approche pour la gestion de la crise.

La CEDEAO avec la posture de la fermeté continue d’essuyer des critiques. L’organisation sous-régionale qui a dès les premières heures menacé les putschistes de rétablir l’ordre constitutionnel par la force semble depuis réviser sa copie. Même si des gymnastiques d’un scénario de guerre continuent d’être faites. Après le report de la session extraordinaire des Chefs d’Etat dimanche à Accra au Ghana, ce sont les chefs d’état-major qui sont attendus dans la capitale ghanéenne jeudi et vendredi, selon les informations.

Ce mercredi, le Conseil sécurité et paix de l’Union Africaine s’est montré divisé sur l’emploi de la force militaire annoncée par la CEDEAO.

Pendant ce temps, le Niger reste sous le coup de sanctions décrétées par la CEDEAO, avec la fermeture des frontières des pays voisins. Une mesure là aussi loin de faire l’unanimité.

A l’intérieur, les nouveaux maîtres du pays restent inflexibles pour l’heure. Face à la menace d’une intervention militaire, les putschistes avaient signifié que l’initiative mettrait en danger la vie du président Bazoum retenu depuis le 26 juillet. Quelques jours plus tard, la junte a annoncé son intention de le poursuivre pour haute trahison.

Depuis le 26 juillet, les lignes peinent à bouger dans cette crise. Sur le plan diplomatique, les canaux s’activent. Le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine en visite au Tchad ce jour a déclaré que le pays restait ouvert aux discussions. Une ‘’volonté’’ annoncée par le chef de la junte le 13 août lors d’une rencontre avec les religieux du pays.

Alors que la situation est au point mort, le pays connaît quelques incidents comme le décès d’une dizaine de militaires ce mercredi près de la frontière du Burkina. Une attaque attribuée à des groupes rebelles et condamnée entre autres par la CEDEAO.