Les artistes, en communion, exprimant leur douleur
Les artistes, en communion, exprimant leur douleur

De longs moments de silence, les photos des ‘’héros’’ fauchés sur la route, une foule en majorité en noir et rouge –symbole de deuil et d’affliction – ; des personnes qui faisaient appel à tout leur courage pour contenir leurs larmes en vain. C’est dans cette atmosphère quasi insoutenable que, vendredi, sous l’égide de son premier Ministre Sélom Klassou représentant le président Faure Gnassingbé, le Togo a rendu un dernier hommage aux humoristes disparus dans le tragique accident du 23 juillet dernier, au retour d’une campagne de promotion dans le nord du pays.

humoristes togolais
Le Togo pleure et prie pour les humoristes décédés dans l’accident du 23 juillet 2017

Sodji Asrivi Mawunalo dit Agbasco (42 ans marié et père de six enfants) ; Folly Koffi Adjéoda alias Folo (35 ans père d’un enfant) ; Koriko Ousmane (31 ans) ; Alawi Wiyao Pierre (24 ans) ; Lmazie Malibda (23 ans) et Akapko Akou Jacqueline (22ans) ont reçu un hommage national à titre posthume vendredi à Lomé. La mobilisation était importante ce qui témoignait la place qu’occupait ces humoristes dans le cœur des togolais jusqu’à leur décès tragique dans l’accident du 23 juillet. Membres du gouvernement, de l’assemblée nationale, politiques, populations, tous étaient aux côtés des familles éplorées et des artistes.

La cérémonie d’homme a débuté par des prières pour le repos des âmes de Folo, Agbasco, les frères Gafo, Ousmane, et jacqueline. Trois confessions religieuses à savoir, islamiques, protestantes et catholiques. « La mort n’est pas une fin, c’est un commencement » pouvait-on retenir dans les différentes interventions des imams de la capitale. Après leur message de soutien aux familles et la lecture de quelques versets du Coran, ils ont appelé chacun à faire « acte de gratitude » pour la vie et la santé dont il jouit. Un appel à la prudence a été aussi lancé aux conducteurs. Les imams les ont appelé à « faire preuves d’attention et de prudence » en ces moments.

Tout le Togo attristé par le décès tragique de ces humoristes
Tout le Togo attristé par le décès tragique de ces humoristes

L’église protestante quand t-a elle a souhaité que nous pussions « revivifier notre foi parmi l’invisible ». Certes l’émotion est grande et beaucoup ont le « cœur meurtri » mais c’est dans ces moments que nous devons faire appel à « un esprit de communion » et nous souvenir que notre présence sur cette terre n’est pas éternelle, ont précisé les messages.
Durant les 4 heures de recueillement qu’a duré la cérémonie, la communauté catholique a aussi prié pour le repos des âmes des six illustres disparus. « Il est toujours difficile d’accepter le départ tragique d’une personne qui nous était chère. Seul Dieu a le dernier mot ». ces en ces termes que le public a été consolé.

« Nous ne vous disons pas adieu mais au revoir » !

Pour Le collectif des humoristes du Togo (CHT) la seule manière de préserver le souvenir de ces personnes qui faisaient la fierté de la nation toute entière, c’est de préserver leurs œuvres.

Le Collectif des artistes délivre son message à la cérémonie d'hommage
Le Collectif des artistes délivre son message à la cérémonie d’hommage

« Le gouvernement togolais pour sa part s’est incliné devant la dépouille mortelle de tous ces disparus, la plupart des humoristes et présente ses condoléances les plus attristées aux familles éplorés et à leurs corporations», a indiqué le ministre de la communication Guy Lorenzo durant son allocution de circonstance. « L’artiste fait inconsciemment partie de chacun de nous, de notre vie, de note quotidien, de notre univers, au point où finalement nous les croyons tous immortels », a-t-il précisé. Il a aussi salué la mobilisation générale à l’annonce de ce drame et a appelé le peuple à un devoir de mémoire.

« J’ai perdu le sourire », criait une dame impossible à consoler au terme de cette cérémonie riche en émotion. Parmi l’immense foule qui avait du mal à se disperser, de nombreux anonymes tous autant affligés par cette disparition. « Mon souvenir le plus marquant reste celui où Folo a joué la scène du Bogavi. Hélas c’est tout ce qui nous reste aujourd’hui, des souvenirs », racontait l’un d’entre eux.

Les obsèques de Folo, Agbasco et des frères Gafo ont lieu ce samedi. Akakpo Jacqueline pour sa part sera portée en terre à Notsè le week-end prochain.

Clément Gado