Le candidat malheureux à la présidentielle du 22 février 2020 est recherché par les services de sécurité. Le doyen des juges d’instruction a lancé contre lui un mandat d’arrêt, suite à son « refus » de comparaitre devant ce dernier le 10 juillet dernier. Or, les termes de sa mise sous contrôle judiciaire l’obligeaient à répondre à toutes les convocations. La veille de sa date de comparution, Agbéyomé Kodjo avait annoncé son intention de s’y soustraire, évoquant des menaces sur sa vie.
Pour avoir refusé de se présenter vendredi 10 juillet devant le doyen des juges d’instruction, « Agbéyomé Kodjo a choisi de défier la justice », regrette-t-on dans les couloirs du palais de justice. Il avait prétexté que sa vie serait menacée. De la surenchère politique, murmure-t-on également dans la classe politique. L’ex-premier ministre fait donc l’objet d’un mandat d’arrêt !
Vendredi, le doyen des juges d’instruction a dressé procès-verbal de son refus de comparution et délivré un mandat d’arrêt contre lui. Pendant que sa coalition parle d’acharnement, certaines sources estiment plutôt que c’est la justice qui a évité au candidat malheureux à la présidentielle du 22 février dernier le « lynchage » de ses adversaires politiques . Comment donc expliquer ce refus de coopérer avec l’institution ?
Se victimiser, mais à quel prix ?
Autoproclamé président élu à l’issue de la présidentielle de février dernier, Agbéyomé Kodjo n’a pour l’heure réussi à apporter la moindre preuve de cette victoire ; ni à ces électeurs, ni à ses frères de lutte qui en ont fait la demande pour soutenir la cause.
Alors que la justice que l’on dit harceler le candidat malheureux tente plutôt de le ménager, ce dernier choisi la stratégie de la victimisation. Une stratégie souvent utilisée par des politiques en mal de mobilisation populaire pour leur cause. De plus, Agbéyomé Kodjo connaît assez bien ces adversaires politiques pour savoir que ces derniers ne l’auraient pas raté si tant est qu’ils voudraient attenter à sa vie, quelle que soit sa cachette.
Déclaré en fuite ou au maquis, ses avocats ont rassuré qu’il est bien au Togo et ne fuirait pas la justice. Ce qui suppose que la dynamique Mgr Kpodzro a fait le choix de pousser à bout la justice, afin de se victimiser ensuite. Un jeu qui pourrait se retourner contre elle. Agbéyomé Kodjo serait-il prêt à retourner en exil ? Pour certains acteurs de la scène sociopolitiques, le leader du MPDD devrait s’armer de courage pour répondre de ses actes devant la justice, quitte à en sortir plus ragaillardi.
Une affaire politique ou judiciaire ?
La dynamique Mgr Kpodzo ne semble pas avoir la même lecture des faits que ses adversaires politiques. Si elle réclame un traitement politique de l’affaire, ces derniers préfèrent le terrain judiciaire ; voulant donc se conformer aux textes du pays. C’est sur la base de ces textes que l’ex-candidat et ses compagnons ont été inculpés entre autres d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État, d’usage des insignes de l’État…
De son côté, le conseil de la dynamique a aussi assigné l’Etat togolais devant la cour de justice de la CEDEAO.
Les raisons de la convocation
D’après les mêmes sources judiciaires, la convocation des membres inculpés de la dynamique avait pour but d’instruire le dossier. Ce que prouve d’ailleurs le passage de Fulbert Atisso et Brigitte Adjamagbo devant le doyen des juges d’instruction. Pour la justice, il s’agit donc d’écouter les inculpés afin d’établir ou non leur culpabilité. Ce qui devrait définir la suite de la procédure.
Outre l’aura du prélat, Agbéyomé Kodjo à lui seul n’avait jamais représenté une option politique sérieuse. Ses précédents scores électoraux comparés à celui de la dernière présidentielle en est la preuve. Désormais, le magistrat qui avait préféré lui accorder le bénéfice du doute le 24 avril 2020 a ordonné son arrestation pour refus de comparution. Ce que cherchait visiblement le candidat malheureux pour soulever des vagues.