MMLKLa Journée internationale de la Femme célébrée tous les 08 Mars marque un point spécial sur le regard de la Femme dans la société. A la veille de cette célébration, le Mouvement Martin Luther King (MMLK) vient porter plus haut la voix de ces milliers de femmes « domestiques » qui vivent dans des conditions « horribles, scandaleuses, misérables » et dont les droits sont réduits au néant dans les pays du Golfe notamment. Le MMLK a lancé son cri d’alarme ce lundi lors d’un point de presse à Lomé

Agé de 36 ans, Julienne est togolaise et a quitté le pays en février 2013 pour le Liban afin de travailler comme domestique. « ’’Animal’’, c’est le nom que m’a donné ma patronne à mon arrivée. Au début, on ne me donnait que du pain une fois par jour. Au bout de quelques semaines, je n’ai plus eu du pain. Pour manger, je fouillais en cachette dans la poubelle quand la famille avait fini son repas, pour y trouver quelque chose. Je pesais 62 kilos lorsque j’ai quitté le Togo. L’ONG catholique Caritas m’a recueilli en décembre lorsque j’en avais 32 », témoigne-t-elle lors de cette rencontre du Mouvement martin Luther King.

Ils sont nombreux ces pays dans lesquels les femmes en quête du mieux-être sont maltraitées et, le Liban, l’Arabie Saoudite, le Koweît, l’Iran, l’Irak sont ceux dans où le MMLK arrive à prendre attache avec les victimes.

A travers le thème: «Stop aux violations flagrantes et abusives des droits des travailleuses domestiques dans les pays du Golfe», le MMLK a voulu, une fois encore, et par des témoignages émouvants, attirer l’attention de l’opinion sur les conditions dans lesquelles les domestiques vivent dans les maisons d’accueils à l’étranger.

Pasteur Komi EDOH, Président du MMLK
Pasteur Komi EDOH, Président du MMLK

Selon l’article 1er de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, ‘’ l’homme tout comme la femme, sont des êtres humains qui naissent égaux en droit et en dignité’’. Pourtant les Femmes sont considérées comme le « sexe faible » et inférieur aux hommes. Pour le Pasteur Komi EDOH, Président du MMLK, le constat révèle que «la femme occupe le second rang dans la société ». «C’est un phénomène qui est axé sur des considérations traditionnelles et religieuses et contribuent malheureusement aux violations constantes et abusives des droits des femmes », affirme-t-il.

Dans le cadre de la journée de la Femme, c’est donc la situation des femmes domestiques que le MMLK a décidé de mettre en exergue. Dans la lutte contre ce fléau qu’est leur maltraitance, le MMLK dénonce la loi dite KAFALA, selon laquelle « les employeurs achètent les femmes et ont le droit de vie et de mort sur ces dernières. Elles n’ont aucune heure fixe de travail et font jusqu’à 18 heures de travail par jour. Une durée qui vaut deux fois l’horaire universel de travail. Pas de jour de repos et aucune compensation de salaire qui est d’ailleurs dérisoire et irrégulier. Le comble, ces salaires minables ne leurs sont pas versés directement. » « Une stratégie de l’employeur pour contrôler les mouvements de ses victimes », dénonce le MMLK.

Le MMLK ; La voix des sans voix, signale l’urgence qui se fait sentir face à cette situation alarmante des la femme togolaise à l’étranger. Pour Komi EDOH, il faut repenser à la mise en marche de la solidarité internationale et une implication directe des gouvernements, afin de mettre un terme à ces diverses maltraitances que les femmes domestiques subissent dans les pays du Golfe car affirme-t-il : «les violer les droits des femmes , c’est réduire le bonheur de l’humanité. C‘est une bataille à mener en faveur de la femme pour atteindre l’équité entre les genres».

 

 

Serge TASTOME.